Les remboursements des médicaments homéopathiques en 2018, accordés par l’assurance maladie ont cumulé un total de 126,8 millions d’euros. Un montant en baisse de 2 % par rapport à celui de 2017, qui était de 129,6 millions.
 

 

126,8 millions d’euros d’économie pour la caisse de l’assurance maladie

Depuis 1984, le taux de remboursement des traitements homéopathiques n’a cessé de diminuer, passant de 65 % à 30 % en 2011. Ces résolutions sonnant la fin du remboursement des traitements homéopathiques signifient que l’ensemble des patients y ayant recours débourseront intégralement la somme sans obtenir de remboursement. Du côté de l’assurance maladie, les économies liées à cette mesure pourraient être importantes.

Vous ignorez si vos traitements sont concernés ? N’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre assurance maladie pour obtenir plus d’informations sur le sujet de l’homéopathie. Si l’information n’est pas disponible sur le site Ameli, divers annuaires permettent de trouver sa CPAM en quelques clics.

Vers un « déremboursement » des traitements homéopathiques

L’annonce de cette baisse pourrait bien laisser un goût d’amertume chez certains Français, puisqu’elle impliquerait la fin du remboursement des traitements homéopathiques à l’avenir. À l’origine de cette mesure, la Haute autorité de santé (HAS), qui a émis un avis défavorable quant au maintien du remboursement des produits homéopathiques, signifiant par la même occasion que les Français devront les prendre en charge entièrement. Il est à noter qu’en France, 20 milliards d’euros sont déboursés par les patients pour les médicaments classiques, contre 600 millions d’euros pour des traitements homéopathiques, dont une partie n’est pas prescrite.

Sollicitée par l’AFP, la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) indique que ce chiffre de 126,8 millions d’euros correspond au total des remboursements, qui englobent les régimes de sécurité sociale de toute la France, incluant les honoraires de dispensation alloués aux pharmaciens. Pour la HAS, dont l’avis définitif est attendu pour juin, le traitement homéopathique est un « service médical rendu insuffisant » pour qu’elle recommande de continuer à rembourser les granules homéopathiques.

Quid des effets réels de l’homéopathie chez les patients ?

En août 2018, l’autorité publique, par la voix du ministre de la Santé Agnès Buzyn, a saisi la HAS afin de connaître le « bien-fondé du remboursement des médicaments homéopathiques ». En janvier 2019, Odoxa (Baromètre santé 360) publie ses résultats de sondage, signalant que 72 % des patients qui utilisent l’homéopathie « croient en ses bienfaits », auquel chiffre la ministre indique que l’« on ne peut pas prendre des décisions uniquement sur le ressenti des gens […] ». Puis, en mars 2019, les Académies de médecine et de pharmacie se sont prononcées dans une déclaration commune que, jusqu’à présent, « des analyses rigoureuses n’ont pas permis de démontrer une efficacité » de l’homéopathie. L’avis de déremboursement reste ainsi recevable.

Ainsi, plus de 1 200 spécialités homéopathiques conçues par trois grands laboratoires différents (Boiron, Lehning et Weleda), sont évaluées par la HAS, avant que celle-ci ne rende son verdict pour ce mois de juin. La ministre s’est pourtant déjà engagée à l’avance à « suivre les recommandations » émanant de la HAS.