La gynécologie est une spécialité médico-chirurgicale qui consiste en la prise en charge des différents troubles du système génital de la femme. Cette discipline intervient autant dans la régulation des naissances, le traitement de la stérilité, le diagnostic et le traitement des maladies génitales et mammaires, que dans le dépistage des cancers gynécologiques. Ce dossier se concentre spécifiquement sur les maladies gynécologiques, à savoir : les infections sexuellement transmissibles, les cancers et les autres maladies de l’appareil génital de la femme (endométriose, fibrome utérin).
Les infections sexuellement transmissibles
SIDA, Hépatite B, gonorrhée, blennorragie, syphilis, herpès génital… les IST sont causées par des bactéries, des parasites ou des virus. Il existe au moins trente agents infectieux pouvant les provoquer. Si les infections sexuellement transmissibles se transmettent généralement durant les pratiques sexuelles ; certaines, comme l’herpès et la syphilis se transmettent à travers un simple baiser ou de simples caresses.
D’autres IST comme le SIDA et les condylomes peuvent également se transmettre par voie sanguine ou de la mère à l’enfant. Le principal facteur de risque de l’IST demeure le rapport sexuel non protégé.
Symptômes des IST chez les femmes
Les symptômes peuvent varier d’une infection à une autre. Toutefois, il existe une certaine similarité dans les signes. Une consultation gynécologique est préconisée en cas de :
- démangeaisons, irritations, brûlures, rougeurs, boutons ou lésions au niveau de l’organe génital ;
- pertes vaginales inhabituelles (abondantes, ont une couleur, une odeur ou une texture anormale) ;
- brûlures et douleurs lors de la miction
- douleurs au niveau du bas-ventre ;
- douleurs ressenties lors d’un rapport sexuel (dyspareunie) ;
- ces symptômes peuvent être associés à de la fièvre et des maux de tête.
Souvent, les IST sont asymptomatiques, c’est-à-dire qu’une femme contaminée peut ne pas présenter de signes apparents de son infection. Le dépistage constitue le meilleur moyen de s’assurer qu’une personne n’est pas infectée par une IST.
Traitement et prévention
Le traitement d’une IST se rapporte à l’agent infectieux impliqué. D’ordre général, les IST bactériennes comme la gonorrhée, le chlamydiose et la syphilis, ainsi que l’IST parasitaire (la trichomonase) peuvent être traitées par antibiothérapie à dose unique. Les antiviraux sont par ailleurs les plus efficaces contre l’herpès et l’infection par le VIH (même si les maladies ne peuvent pas être guéries, leur évolution est considérablement modulée). Enfin, les médicaments antiviraux, combinés à des immunodulateurs aident à combattre le virus de l’hépatite B afin d’en ralentir les dommages hépatiques.
Pour ce qu’il est de la prévention des IST, comme la pratique sexuelle est le principal mode de transmission, avoir des activités sexuelles protégées, en utilisant des préservatifs constitue la meilleure méthode de prévention. La vaccination contre certains agents infectieux, notamment le VBH (virus de l’hépatite B) et le PVH (papillomavirus) limite aussi considérablement le risque d’infection. Enfin, d’autres moyens de prévention comme l’administration du gel de Ténofovir par voie vaginale sont utilisés pour réduire les risques de contamination. Il agit en tant qu’agent antimicrobien, et permet de prévenir l’infection au HSV-2 (virus de l’herpès). Le Flagyl est également connu comme médicament anti-infectieux.
Les cancers chez les femmes
En France, 42 000 femmes par an découvrent qu’elles sont atteintes d’un cancer du sein, 4 500 sont atteintes de cancer de l’ovaire et 3 400 d’un cancer du col de l’utérus. Ces chiffres sont des plus alarmants, surtout quand l’on sait qu’il est bien possible de prévenir les cancers féminins grâce à un dépistage régulier et l’adoption d’une certaine hygiène de vie.
Les symptômes selon chaque type de cancer
Cancer du sein
L’obésité après la ménopause, la sédentarité, la consommation excessive d’alcool (plus de 2 verres par jour) et le remplacement des hormones sexuelles à la ménopause constituent les principaux facteurs de risque d’un cancer du sein. Ci-après les symptômes de la maladie :
- apparition d’une bosse au sein, pouvant être fixe ou mobile (le symptôme le plus fréquent) ;
- rétraction du mamelon ;
- écoulements mamelonnaires ;
- apparition de ganglions durs au niveau de l’aisselle ;
- modification de l’apparence de la peau d’un sein : rougeur, œdème ou aspect peau d’orange, changement de couleur de l’aréole (zone qui entoure le mamelon)…
- changement de la taille ou de la forme d’un sein.
Cancer de l’ovaire
Les principaux facteurs de risque du cancer de l’ovaire sont le tabagisme, le traitement hormonal substitutif de la ménopause (à base d’œstrogènes) et l’exposition à l’amiante. Les symptômes associés à ce type de cancer sont les suivants :
- douleur pelvienne ;
- douleurs lors de rapports sexuels ;
- dérangement d’estomac, indigestion ;
- gêne abdominale ;
- besoin fréquent d’uriner ;
- maux de dos ;
- troubles intestinaux comme la constipation ;
- sensation de satiété précoce, perte d’appétit ;
- saignements vaginaux anormaux ;
- perte ou gain de poids ;
- sensation de ballonnement au niveau de la taille de l’abdomen.
- saignements vaginaux anormaux (entre les menstruations, après les relations sexuelles, après la ménopause) ;
- écoulements vaginaux fades ;
- menstruations plus longues ou plus abondantes ;
- menstruations plus longues ou plus abondantes
- douleurs au niveau du bassin ou du bas du dos.
Cancer du col de l’utérus
L’infection au virus papillomavirus humain est le principal facteur de risque de ce type de cancer. La multiparité, le tabagisme, la multiplicité des partenaires, les rapports sexuels à un âge précoce et l’usage prolongé de contraceptifs hormonaux constituent également des risques de développement du cancer du col de l’utérus. Ci-après les symptômes les plus courants de la maladie :
Existe-t-il des moyens de prévenir ces cancers ?
Il n’existe pas de moyen de prévention sûr contre ces trois types de cancer. Néanmoins, l’adoption d’un certain mode de vie peut considérablement minimiser les risques.
Pour le cancer du sein, chaque femme doit veiller à maintenir un poids de santé, surtout après la ménopause. Il convient aussi de faire de l’exercice régulièrement, à raison de 3 à 6 heures par semaine. Par ailleurs, les femmes doivent limiter la consommation d’alcool et ne doivent pas dépasser la consommation journalière admise. Enfin, le tabac est à bannir.
Le cancer de l’ovaire se développe le plus souvent dans la seconde partie de la vie. La meilleure prévention de cette maladie est de respecter l’examen gynécologique annuel. C’est en effet grâce au toucher vaginal que le gynécologue arrive à reconnaître un ovaire anormalement gros.
Il existe deux moyens de prévention du cancer du col de l’utérus. Tout d’abord, un test de dépistage tous les trois ans pour les femmes de 25 à 65 ans, surtout celles qui ont déjà eu une IST provoquée par un papillomavirus humain (HPV). Le second moyen consiste en la vaccination contre les papillomavirus humains des jeunes filles à partir de 11 ans.
Quels sont les traitements ?
D’une manière générale, la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie sont les traitements privilégiés pour traiter ces trois types de cancer. Ils peuvent être utilisés en association, selon les cas et l’objectif des soignants. Dans la plupart des cas, les objectifs sont de supprimer la tumeur ou d’en ralentir le développement, de réduire le risque de rechute, de traiter les symptômes provoqués par la maladie. Le choix du traitement repose alors sur l’étendue du cancer au moment où il est diagnostiqué.
Les autres maladies gynécologiques
L’endométriose
L’endométriose est une maladie gynécologique complexe caractérisée par la formation d’endomètres (tissus qui tapissent l’intérieur de l’utérus) non évacuée durant les menstruations dans d’autres organes que l’utérus. Il s’agit du trouble gynécologique le plus fréquent (1 femme sur 10 en âge de procréer en est atteinte). Le principal risque associé à cette maladie est l’infertilité, d’ailleurs 30 % à 40 % des femmes atteintes sont infertiles.
Le symptôme le plus évocateur de l’endométriose est l’existence de règles abondantes et douloureuses, particulièrement vers le 3e ou le 4e jour du cycle. Des douleurs pelviennes aigües peuvent également se manifester au moment de l’ovulation.
Il est essentiel de consulter un médecin dès l’apparition des symptômes d’endométriose ; plus tôt la maladie est diagnostiquée, mieux elle sera traitée. Cela minimise également le risque d’infertilité. Les traitements par médicaments analgésiques et anti-inflammatoires, les traitements hormonaux avec ou sans effet contraceptif et les traitements chirurgicaux comme l’hystérectomie (ablation de l’utérus) sont souvent utilisés par les gynécologues, parfois en complémentarité, selon les cas.
Les fibromes utérins
Les fibromes utérins, aussi appelés léiomyomes, myomes ou fibromyomes utérins sont des tumeurs bénignes localisés au niveau de la paroi de l’utérus. En général, elles apparaissent chez les femmes de plus de 30 ans. Une prévalence de 20% à 40 % de femmes atteintes de la maladie est constatée chez les caucasiennes, et cette proportion peut aller jusqu’à 50 % chez les femmes afro-américaines. Le fibrome utérin comporte également un risque d’infertilité.
Dans la plupart des cas, les fibromes ne manifestent aucun symptôme. Néanmoins, ils entraînent parfois des saignements menstruels abondants, des douleurs dans le ventre et/ou au bas du dos, des douleurs lors des relations sexuelles et des envies fréquentes d’uriner.
Les fibromes asymptomatiques ne nécessitent aucun traitement, sauf un suivi gynécologique régulier. Lorsqu’un traitement est nécessaire, dépendamment de certains facteurs (gravité des symptômes, âge, désir d’avoir des enfants, choix personnels…), le gynécologue peut recourir à un traitement par anti-progestérone ou un traitement par analogue de la LH-RH. L’hystérectomie apparait comme la seule solution définitive.