Comparé aux taux d’incidence et de mortalité des autres types de cancer, celui du cancer de la peau connaît aujourd’hui une hausse alarmante. Selon l’association française Ligue contre le cancer, plus de 60 000 nouveaux cas de cancer de la peau sont dénombrés chaque année en France. Le mélanome figure parmi les types de cancer de la peau fréquemment diagnostiqués, avec 7 500 cas recensés par an. Quid sur ce cancer redoutable, mais qui reste le plus guérissable ?
Qu’est-ce que le cancer de la peau ?
Le cancer de la peau n’est pas une maladie contagieuse. Il s’agit d’une phase de croissance incontrôlée et anormale de certaines cellules cutanées. Le cas se produit lorsque des dommages de l’ADN, non réparés à l’intérieur des cellules de la peau, déclenchent des défauts génétiques ou mutations. Ces anomalies conduisent les cellules de la peau à se multiplier rapidement et à former des tumeurs malignes.
Les causes du cancer de la peau sont actuellement connues. De manière générale, la peau est assaillie par les rayons UV du soleil, altérant ainsi l’ADN des cellules. Il faut savoir que le bronzage, au soleil ou sur un lit de bronzage, n’a pas d’effets protecteurs. Au contraire, les dommages causés par les radiations UV peuvent s’accumuler et devenir irréversibles pour la peau.
Les deux principaux types de cancer de la peau
Les cancers de la peau sont classés selon 2 types de tumeurs :
- Les carcinomes
- Les mélanomes
Les carcinomes sont des lésions ou des excroissances anormales et incontrôlées qui apparaissent dans les cellules de l’épiderme. Ils recouvrent soit la couche basale, soit les couches supérieures épidermiques. Une exposition continue et intense aux rayons ultraviolets (UV) du soleil, ainsi que ceux produits par les appareils de bronzage contribuent aux dommages pouvant entraîner les carcinomes.
Ceux-ci peuvent se manifester sur toutes les zones du corps, y compris les muqueuses et les organes génitaux, mais sont plus fréquents sur les zones les plus exposées au soleil. Il peut s’agir du contour des oreilles, celui de la lèvre inférieure, du visage, du cuir chevelu, du cou, des mains, des bras ou des jambes. La tumeur débute sous la forme d’une lésion localisée dans l’épiderme. En surface se forme soit une croûte, dite kératose actinique, soit une sorte d’eczéma, connue comme étant la maladie de Bowen. Le carcinome est une invasion plus profonde du derme, mais qui ne développe jamais de métastases.
Bien qu’il soit rare, le mélanome reste la forme la plus dangereuse du cancer de la peau. Cette excroissance cancéreuse se développe lorsque des mutations génétiques au niveau de l’ADN se déclenchent, de façon anormale, à l’intérieur des cellules de la peau.
Ces tumeurs prennent naissance dans les mélanocytes, ces cellules qui fabriquent la mélanine dans la couche basale de l’épiderme. De même que le carcinome, le mélanome est principalement causé par une exposition intense et occasionnelle aux rayons UV du soleil. Il se développe en particulier chez les jeunes personnes, mais génétiquement prédisposées à la maladie. Ce second type de cancer de la peau peut se diffuser dans tout le corps et former des métastases difficiles à traiter.
Les symptômes à surveiller
Environ 3 millions de cas de cancer de la peau sont diagnostiqués chaque année dans le monde, selon les chiffres de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Souvent, l’aspect de la lésion suffit à diagnostiquer le cancer cutané, mais qu’il faut distinguer selon le type de cancer de la peau et sa localisation.
De manière générale, un cancer de la peau présente une lésion pigmentée avec :
- une asymétrie
- un bord irrégulier
- une couleur changeante
- un diamètre en augmentation
- un épaississement accompagné d’une extension
De manière distincte, les symptômes incluent :
- Pour les carcinomes :
- Pour les mélanomes :
=> un changement dans la taille, la forme ou la couleur de la lésion cutanée sur le visage, les épaules, les avant-bras ou les mains
=> l’apparition d’un nodule dur et arrondi (perle) ou d’une ulcération qui ne cicatrise pas
=> l’apparition d’une croûte qui bourgeonne, souvent avec une surface rugueuse et rougeâtre, et qui se développe lentement. Celle-ci peut, à terme, saigner.
=> l’apparition d’une tumeur pigmentée, plus ou moins brune, qui s’étend en superficie puis en épaisseur. Un grain de beauté préexistant sur tout le corps peut se développer en mélanome, en particulier sur le tronc chez l’homme, et sur les jambes chez la femme.
Prévention et le traitement
La prévention du cancer de la peau commence par le fait d’éviter l’exposition prolongée aux divers facteurs de risque. Le principal facteur de risque est l’exposition aux rayons ultraviolets du soleil, notamment aux heures où ils sont intenses (entre 12 h et 16 h de l’après-midi), ou bien ceux des lits de bronzage.
Une surveillance régulière du sujet est indispensable puisqu’une personne atteinte d’un carcinome présente un risque élevé d’en reproduire un second. De même, une personne qui développe un mélanome risque de voir apparaître une seconde lésion.
Pour les carcinomes, le traitement chirurgical constitue la base des soins. Il peut être réalisé par un chirurgien ou un dermatologue. Il repose sur l’ablation complète de la lésion et de la zone dite d’exérèse, pour s’assurer que la cellule tumorale n’a pas laissé de résidus. Par ailleurs, la radiothérapie est l’option optimale pour les tumeurs ne pouvant pas être enlevées en raison de la complication d’une intervention chirurgicale.
Pour les mélanomes, la chirurgie demeure le traitement principal. Il s’agit de réaliser une ablation de la lésion et, parfois, des ganglions lymphatiques situés autour de la tumeur.