Les phobies

Le terme phobie regroupe un large ensemble de troubles névrotiques très répandus caractérisés par une peur irrationnelle dans certaines situations ou face à certaines choses. La personne qui en souffre a du mal à surmonter cette angoisse et tente d’éviter les situations dans lesquelles elle y est confrontée, ce qui peut être très handicapant pour elle si l’objet de sa phobie est courant dans son environnement.

Symptômes

Les réactions d’anxiété se manifestent généralement instantanément dès que la personne est confrontée à l’apparition de l’objet de sa phobie. Toutefois dans certains cas le simple fait d’envisager un contact avec l’objet incriminé, ou d’entendre sa mention par un tiers, peut également être le déclencheur d’une crise phobique.
Les symptômes les plus courants sont :

  • augmentation du rythme cardiaque (battements du cœur accélérés)
  • frissons
  • bouffées de chaleur
  • picotements sur la peau
  • sensation d’étourdissement (pouvant mener à des situations d’évanouissement)
  • sudation inhabituelle
  • tremblements
  • douleurs musculaires

Phobies spécifiques et complexes

On distingue les phobies simples (parfois aussi appelées spécifiques) des phobies complexes, dont l’objet se situe dans un contexte social. Les phobies complexes les plus courantes et les plus connues sont l’agoraphobie et la phobie sociale. Ces angoisses trouvent généralement leur origine dans une peur du regard et du jugement d’autres personnes.

Les phobies simples, elles, concernent un objet précis ou un situation particulière. On y retrouve la peur des araignées, la phobie du sang, ou encore la peur du noir ou des endroits clos.

Les phobies les plus fortes peuvent mener à une exclusion sociale volontaire de la personne qui en souffre, puisqu’elle cherchera à tout prix à éviter ce qui cause sa peur. Les personnes qui souffrent beaucoup de leurs phobies peuvent également boire plus que de raison en raison des vertus anxiolytiques de l’alcool. L’encadrement médical des phobies handicapantes est donc particulièrement important.

Les phobies les plus courantes et les plus connues comportent l’arachnophobie (la peur des araignées), la phobie sociale, l’aérodromophophie (la peur des trajets en avion), l’agoraphobie (la peur des lieux publics et des espaces ouverts), la claustrophobies (la peur des espaces clos), l’acrophobie (la peur de l’eau) ou encore la cheimophobie (la peur de l’orage).

Causes

On considère qu’un dixième de la population souffre de phobies, même si des chiffres précis sont difficiles à établir étant donné que les personnes phobiques ne consultent pas systématiquement si leur phobie n’est pas handicapante. Deux tiers des personnes souffrant de phobies sont des femmes. Les femmes sont plus enclines que les hommes à avoir peur des animaux. On constate également une évolution de l’objet des phobies en fonction de l’âge.

Les phobies simples se développent la plupart du temps durant l’enfance, généralement suite à un choc ou un stress. L’enfant associe un élément à ce choc. En le craignant, il craint la reproduction du stress. Certaines phobies sont également un apprentissage. L’enfant reproduit la peur d’une personne de son environnement. Ainsi, si sa mère a peur des araignées, il est plus susceptible d’en avoir également peur.

Dans les deux cas, il s’agit d’un mécanisme évolutif qui nous permet d’assimiler l’idée d’un danger afin de l’éviter impulsivement.

Il ne faut pas confondre ces phobies avec les peurs que connaissent tous les enfants et qui disparaissent avec l’âge, comme la peur du noir ou la peur de la séparation. Tant qu’elles ne perdurent pas, ces peurs sont normales et n’affecte pas le développement de l’enfant.

L’origine des phobies complexes est encore assez méconnue. Plusieurs facteurs neurobiologiques, génétiques, psychologiques et environnementaux semblent être en cause.

Traitement

Le traitement dépend de l’intensité de la phobie et du handicap qu’elle représente dans la vie quotidienne. Il peut lier divers types de thérapie et traitement médicamenteux. Il existe plusieurs types de psychothérapies comportementales et cognitives, qui aident le patient à surmonter sa phobie. Une psychothérapie analytique est également envisageable. Si le médecin décide que l’utilisation de médicaments est recommandée, il prescrira généralement des anxiolytiques ou des antidépresseurs.

Les phobies s’accompagnent parfois de dépression ou d’autres types de troubles paniques. Le médecin adaptera alors la thérapie ou le traitement aux besoins du patient.

 
 
 
Pour aller plus loin :
Site de la Fondation des Maladies Mentales http://www.fondationdesmaladiesmentales.org/la-maladie-mentale.html?t=&i=5
La phobie dans tous ses états https://www.cairn.info/revue-le-carnet-psy-2010-8-page-25.htm