Cancer du sein

Le cancer du sein – présence de cellules cancéreuses dans le sein – est le type de cancer le plus fréquent chez les femmes. Ceux-ci peuvent y rester ou se propager dans le corps à travers les vaisseaux sanguins ou les vaisseaux lymphatiques. En France, environ 60 000 nouveaux cas ont été diagnostiqués en 2017, et la maladie a causé près de 12 000 décès la même année. Même si ce taux de mortalité a diminué ces 15 dernières années, le cancer du sein demeure tout de même la cause principale de décès dus au cancer chez les femmes françaises. C’est également la troisième cause de décès par cancer dans le monde entier.

 

le cancer du sein

 

Quels sont les facteurs de risque ?

Des recherches ont permis d’identifier certains facteurs augmentant le risque de développer la maladie :

  • L’âge
  • L’âge constitue le facteur de risque le plus connu, avec deux tiers des cancers du sein survenant chez les femmes de plus de 50 ans. Les cas de cancer chez les femmes de moins de 35 ans sont rares.

  • L’hérédité
  • Une femme dont un membre de la famille (mère, sœur) a été atteint de la maladie est deux fois plus exposée au risque de développer le cancer du sein. En effet, les chercheurs ont depuis longtemps mis en évidence l’existence de gènes de prédisposition au cancer du sein, conférant un risque plus accru chez les femmes qui en sont porteuses. Les gènes mutés BRCA1 et BRCA2 sont les plus fréquents, causant 80 % des formes de cancers du sein héréditaires.

  • L’hygiène de vie
  • D’autres recherches plus récentes font état de liens possibles entre le mode de vie et le cancer du sein. La consommation d’alcool, la sédentarité, le surpoids sont entre autres associés à une augmentation significative des risques.

  • Les conditions hormonales
  • Les variations hormonales, spécifiquement des œstrogènes et progestérones auxquelles une femme a été soumise tout au long de sa vie influent également sur le développement du cancer du sein. Le risque de développer la maladie est ainsi légèrement supérieur chez les femmes qui ont eu leurs premières règles avant 12 ans, celles qui n’ont pas eu d’enfant ou ont leur premier enfant après l’âge de 30 ans, celles qui n’ont pas allaité et celles dont la ménopause est arrivée après 55 ans.

  • Les antécédents personnels
  • Une femme qui a déjà eu un cancer du sein présente 4 à 5 fois plus de risque de développer un nouveau cancer du sein. Le risque est aussi plus important chez une femme déjà atteinte d’autres types de cancers (utérus, ovaire…) ou d’autres affections du sein, notamment la présence de kystes dans les seins.

 

Les symptômes à surveiller

La majorité des tumeurs cancéreuses sont découvertes par les femmes elles-mêmes. Ainsi, il est essentiel de savoir détecter tout changement anormal au niveau des seins, car plus un cancer est découvert tôt, plus les chances de guérisons sont importantes. La présence d’une masse dans un sein même si souvent, ce type de grosseur est bénin apparait comme le symptôme le plus répandu de la maladie. La masse peut être fixe ou mobile, sensible ou non douloureuse et paraitre plus dure que le reste du tissu mammaire.

D’autres signes apparents peuvent aussi donner l’alarme :

  • Présence d’une ou de petites masses aux aisselles
  • Changement de taille et/ou de forme des seins
  • Modification de texture de la peau des seins (épaississement ou plissement de la peau, aspect peau d’orange, desquamation de la peau autour du mamelon)
  • Rétraction du mamelon (le mamelon devient rentrant)
  • Démangeaisons et inflammations.

Par ailleurs, si la tumeur a grossi ou s’est propagée dans d’autres organes du corps, d’autres symptômes tardifs peuvent apparaitre :

  • Perte de poids
  • Perte d’appétit
  • Douleur osseuse
  • Faiblesse musculaire
  • Nausées
  • Vision double
  • Maux de tête
  • Toux
  • Essoufflement
  • Jaunisse

Il convient de préciser que le cancer du sein peut aussi toucher les hommes, mais ces cas sont extrêmement rares (représentent moins de 1 % des cancers du sein).

 

Traitements et prise en charge

Les femmes atteintes d’un cancer du sein peuvent aujourd’hui bénéficier de traitements ciblés, adoptés en fonction de leur pathologie. Le choix de la thérapie dépend généralement du type de cancer, de l’âge de l’individu et son état général, du stade d’évolution de la tumeur et ses caractéristiques. En outre, l’établissement de la stratégie thérapeutique se fait à l’issue d’une Concertation Oncologique Multidisciplinaire (COM) réunissant des médecins de différentes disciplines.

Différents types de traitements peuvent être adoptés pour traiter un cancer du sein, seuls ou en association. La chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie et l’hormonothérapie sont les traitements les plus utilisés.

La chirurgie

La chirurgie constitue le traitement de base d’un cancer du sein. Si le cancer a été diagnostiqué tôt et que la tumeur fait moins de 3 cm, le sein peut être conservé. C‘est ce qu’on appelle tumorectomie. Un prélèvement des ganglions de l’aisselle est ensuite nécessaire pour identifier la présence d’éventuelles cellules cancérereuses.

Si par contre, la tumeur est plus volumineuse, ou si l’on détecte la présence de plusieurs foyers tumoraux, les médecins recourent à l’ablation de la totalité du sein (mastectomie). Néanmoins, dans la plupart des cas, la reconstruction mammaire est possible entre 6 mois et 1 an après l’opération.

La radiothérapie

La radiothérapie est un moyen d’agir directement sur la partie atteinte par les cellules cancéreuses. Elle est en pratique toujours utilisée en cas de traitement par chirurgie conservateur. Il est également possible de l’associer à une mastectomie.

L’intérêt principal de la radiothérapie est qu’elle diminue le risque de rechute. Cette technique est également utilisée dans le but de conserver le sein dans les meilleures conditions possible, traiter le cancer s’il est impossible de recourir à une opération, agir sur les différentes zones ganglionnaires qui entourent le sein lorsque la présence d’autres ganglions affectés a été confirmée. Selon les cas, cette thérapie peut être centrée uniquement sur le sein ou également près de la clavicule, du sternum ou sur les ganglions de l’aisselle.

La chimiothérapie

La chimiothérapie est la diffusion d’un ou plusieurs médicaments dans l’ensemble de l’organisme. Le traitement se fait généralement après la chirurgie, mais peut aussi être administré avant selon les cas. Il n’est pas systématique et le patient n’est pas obligé d’en subir si la tumeur fait moins d’1 cm, si les ganglions de l’aisselle ne sont pas affectés et si la tumeur n’est pas trop agressive.

Lorsque la chimio est administrée après l’opération, l’on parle de chimiothérapie adjuvante, destinée à détruire toutes les cellules cancéreuses présentes éventuellement dans l’ensemble de l’organisme et qui n’ont pas pu être détectées.

Dans les rares cas où la chimiothérapie précède la chirurgie – chimiothérapie néoadjuvante – le traitement consiste à réduire le volume de la tumeur afin de faciliter l’opération.

L’hormonothérapie

L’hormonothérapie constitue également un traitement adjuvant en complément de l’intervention chirurgicale. Elle a pour but d’éviter l’apparition de métastases et de réduire le risque de nouveau cancer du sein. Bien que ce traitement soit extrêmement efficace, il ne peut être administré que dans les cas de cancers favorisés par les hormones féminines (œstrogènes) qui présentent des récepteurs hormonaux. Ces types de tumeurs hormonosensibles concernent environ deux cancers du sein sur trois.

 

Prévenir le cancer du sein

Il n’existe pas encore de moyen sûr permettant de prévenir le cancer du sein. Néanmoins, ces gestes simples permettent de minimiser les risques :

  • Maintenir un poids santé surtout après la ménopause
  • Faire de l’exercice de manière régulière, entre 3 h et 6 h par semaine
  • Limiter la consommation d’alcool (ne pas dépasser la consommation journalière recommandée)
  • Bannir le tabac.

Les femmes à risque élevé – ayant des antécédents personnels ou familiaux – peuvent recourir aux médicaments tels que le tamoxifène, capables de réduire de 50 % le risque de développer un cancer du sein. Mais surtout, elles peuvent directement discuter de leur cas à leur médecin dans le but de trouver les moyens de prévention conformes à leur condition.

Le dépistage précoce étant le moyen le plus sûr d’assurer la guérison, il est conseillé à toutes les femmes d’effectuer un dépistage adapté à leur âge et leur situation. La mammographie demeure le meilleur moyen pour dépister une tumeur. Si une femme remarque un changement au niveau de ses seins, elle peut également recourir à un examen clinique des seins (ECS) auprès d’un médecin ou d’une infirmière praticienne spécialisée de première ligne (IPSPL).