Il arrive que le système complexe et microscopique de la cellule humaine se bloque et provoque des dégâts considérables pour tout l’organisme. Si le cancer a longtemps figuré parmi les maladies incurables, de nouveaux progrès en médecine ont permis de guérir certains cas. Les données sur cette maladie sont aujourd’hui regroupées auprès du FRANCIM, le réseau français des registres des cancers. Les chiffres montrent que, pour l’année 2017 uniquement, environ 400 000 nouveaux cas de cancer ont été dénombrés en France, avec plus de 150 000 décès constatés. Les cancers de la prostate, du sein, du côlon-rectum et du poumon sont les plus fréquents. Faisons le point à travers ce petit tour d’horizon sur le cancer.
Comprendre la genèse du cancer
Biologiquement parlant, le cancer est une maladie multifactorielle qui se manifeste par un dysfonctionnement au sein de certaines cellules des organes humains. Le cancer peut avoir une origine héréditaire, ou être la conséquence d’une exposition à des produits cancérigènes, d’une infection ou d’une mauvaise alimentation.
En réalité, le mot « cancer » est un terme commun englobant plus de 200 maladies qui sont caractérisées par le développement incontrôlé de cellules anormales. Ces cellules cancéreuses envahissent et détruisent les tissus sains, tout en se propageant vers d’autres parties du corps par le sang ou le système lymphatique. Ces tumeurs se distinguent par la manière dont elles apparaissent et évoluent, et comment elles sont traitées. L’on peut notamment distinguer le cancer du pancréas, de la vessie, de l’anus, du sein, du côlon, de l’intestin grêle, de l’ovaire, de la vésicule biliaire, de l’utérus, du testicule, du larynx, des os, du poumon, de l’estomac, du foie, du rein, du pénis, de la prostate, ou encore le cancer de l’œsophage.
Pour mieux les comprendre, il nous faut remonter aux perturbations qui affectent leur système cellulaire même, et qui vont entraîner ces différents cancers. Il existe plusieurs types de cellules qui accomplissent ainsi des tâches distinctes, mais dont le centre de contrôle reste le noyau. Dans cet élément se trouvent les chromosomes, constitués de milliers de gènes qui supportent les ADN. Chacun des gènes est comme un instructeur qui indique à la cellule de fabriquer une protéine ou une molécule appelée ARN. Ces protéines et ARN contrôlent ainsi la cellule, ce qu’elle fait, quand elle pourra se diviser, et le moment de s’éteindre.
Ces gènes garantissent la croissance et la reproduction des cellules, en s’assurant que chacune d’elles est nécessaire à la santé de l’organisme. Or, il se peut que les gènes soient endommagés, et que des mutations surviennent lors de la division de la cellule. Cette dernière ne maîtrise plus les instructions qu’elle a reçues, et devient incontrôlable. La cellule commence alors à produire trop de protéines nécessaires à sa division, ou à l’inverse, elle cesse d’en produire et stoppe sa division. Notons qu’il existe une demi-douzaine de mutations différentes avant qu’une cellule normale ne se transforme en cellule cancéreuse.
Les symptômes du cancer
De nombreuses années peuvent s’écouler avant qu’une cellule endommagée se divise, se développe et forme une tumeur suffisamment importante pour créer des symptômes visibles pouvant être mieux diagnostiqués. Les cellules cancéreuses se multiplient de façon désorganisée, se prolifèrent localement, jusqu’à former des métastases lorsqu’elles atteignent le tissu avoisinant. Les symptômes en liaison au cancer sont souvent trompeurs, et il arrive que les personnes qui en sont atteintes puissent mourir d’autres causes que de leur maladie. Il est ainsi essentiel d’être attentif aux symptômes suivants :
- La perte de poids en moins de 6 mois:
- Une fatigue qui s’accentue
- Un appétit en nette diminution
- Une fièvre persistante, sans raison, sur plusieurs semaines
- Une masse ou une boule assez grande présente en permanence dans les seins
- Un crachat de sang
- Un problème pour uriner (la dysurie)
- Un problème pour avaler, boire ou manger
Perdre 5 à 10 % de son poids normal en moins de 6 mois n’est pas normal si la personne n’entreprend aucun régime. Cela s’explique par le fait que son organisme fait appel à ses réserves d’énergie pour mener un combat intérieur comme le cancer.
À moins d’avoir un emploi du temps surchargé, la personne affiche des fatigues récurrentes, et avance ses heures de coucher, contrairement à ses habitudes.
Les aliments que la personne aime manger d’habitude ne l’encouragent plus, ou qu’elle ne présente aucune faim sans avoir touché à ses habitudes alimentaires.
La température de la personne oscille entre 38 et 38,5 °C durant plusieurs semaines, ou revient trop fréquemment.
Il ne faut pas la confondre avec un petit kyste ou une tout autre lésion qui se manifeste lors du cycle hormonal, et qui disparait à la fin du cycle menstruel de la femme. La mammographie est le dispositif sûr afin de vous fixer sur la nature de la masse.
En plus de cracher du sang, la personne a du mal à parler, sa voix semble étouffée et s’accompagne d’un hoquet persistant pendant des semaines.
Pour une personne atteinte d’un cancer au niveau de la prostate, uriner devient difficile puisque l’urètre traverse cet organe. Ce symptôme peut s’accompagner d’une présence de sang dans les urines.
Les cancers atteignant les voies aérodigestives supérieures (bouche, gorge, œsophage, pharynx ou corde vocale) vous empêchent d’y faire passer de la nourriture ou du liquide. Des plaies s’observent plusieurs semaines durant, pouvant être accompagnées d’une toux persistante.
Lors d’un diagnostic, il faut faire la différence entre les symptômes caractéristiques d’autres maladies avec ceux du cancer. Afin d’ôter tout doute face à un symptôme, il est préférable de consulter le médecin.
Les soins issus des recherches en cancérologie
Pousser la porte de son médecin pour se faire diagnostiquer du cancer reste le moyen le plus sûr pour se fixer sur son état de santé. Le cancer est une maladie mortelle qu’il faut appréhender le plus tôt possible.
Aujourd’hui, la recherche médicale tente de débloquer le système immunitaire en augmentant et en activant les lymphocytes pour aller affronter le cancer. Tel est en quelque sorte la base sur laquelle s’est développée une thérapie innovante : l’immunothérapie. Elle est devenue indiscutablement la révolution en cancérologie de ces dernières années, et relègue les thérapies ciblées sur la génétique en second plan. Tout en faisant appel aux traitements externes comme la chirurgie ou la chimiothérapie, l’immunothérapie cherche à stimuler les défenses immunitaires à l’intérieur même de l’organisme du patient. L’incidence de ce nouveau traitement est variable selon les molécules incorporées, et sa toxicité diffère de celle engendrée par la chimiothérapie (ni chute de cheveux, ni nausée, ni infection).
Les soins anti-cancer dits classiques regroupent, quant à eux, une combinaison de traitements établis au cas par cas, en fonction des objectifs et besoins (chirurgie et radiothérapie, chimiothérapie et hormonothérapie, chimiothérapie et chirurgie…). Les traitements sont évalués de façon régulière lors des examens médicaux (IRM, prise de sang, scanner…) afin de suivre l’évolution de la maladie et les réactions du corps du patient, et ainsi d’adapter ou de modifier les soins.