L’andropause se définit souvent comme l’analogie masculine de la ménopause chez les femmes. La raison en est simple, l’andropause est présentée la plupart du temps comme le pendant masculin de la ménopause. Il s’agit de la diminution progressive de la fonction sexuelle chez l’homme, et non d’une cessation proprement dite. La dénomination « andropause » vient du grec « andros », désignant l’homme et « pausis » qui indique la cessation. Elle survient généralement autour de la cinquantaine, mais les cas précoces peuvent arriver vers 45 ans. L’European Male Aging Study, lancé en 2010 a fait état de 2 % de cas chez les hommes âgés de 40 à 80 ans.
Comprendre l’andropause
L’andropause se définit comme un ensemble de symptômes physiologiques atteignant un homme. Il s’agit d’effets notables dus à la baisse de sécrétion hormonale, dont la testostérone et les hormones sexuelles. Apparaissant souvent vers l’âge de 45 ans, cet état se rapproche de la ménopause sauf que pour l’homme la reproduction reste possible. Ce phénomène biologique encore méconnu est associé au vieillissement. Autour de la cinquantaine, des phénomènes psychologiques et organiques entraînent la diminution progressive de la testostérone.
Dès la puberté jusqu’à la mort, l’hormone androgène qu’est la testostérone est produite par les testicules. C’est l’hormone responsable de la gravité de la voix, de la masse musculaire, de la barbe et du système pileux propre à l’homme. À partir de la trentaine, la concentration de cette hormone dans l’organisme tend à se réduire de 1 % par an. Une autre hormone, le SHGB augmente dans l’organisme, et retire de la circulation le reste de testostérone utilisable. Le reste d’hormone androgène qui ne se lie pas à la SHGB est appelé testostérone biodisponible.
Ce déficit induit des effets sur l’énergie physique, mentale, mais surtout sexuelle de l’homme. La testostérone biodisponible est souvent insuffisante pour compenser les besoins de l’organisme. L’ampleur des effets reste pourtant variable d’un homme à l’autre. Selon des études, seulement 30 % des hommes présentent des manifestations importantes de la baisse de testostérone.
Symptômes connus
Pour les hommes qui souffrent des symptômes de l’andropause, le niveau de testostérone biodisponible est inférieur à la normale. De fait, les tissus qui nécessitaient les stimuli de cette hormone n’en reçoivent plus que très peu. Ce qui induit des changements physiques, voire psychologiques, notamment des sautes d’humeur, la fatigue…
Les symptômes de l’andropause peuvent varier d’un individu à l’autre. Il arrive même que certains hommes ne subissent pas de graves troubles autant que d’autres. Mais généralement, les symptômes habituels sont :
- La diminution de l’appétit sexuel ou de la libido,
- La difficulté d’avoir une érection et la réduction de la force d’érection,
- Une perte d’énergie qui peut se traduire par une sensation de fatigue permanente,
- La dépression,
- Irritabilité et sautes d’humeur,
- Perte de force et/ou de masse musculaire,
- Une augmentation conséquente du tissu adipeux,
- Des bouffées de chaleur,
- Des troubles du sommeil…
L’on peut également noter des changements au niveau de la stature physique de la personne subissant les symptômes de l’andropause. Cela peut se traduire par une augmentation de la tour de taille, la graisse s’y accumulant davantage. La pilosité peut aussi connaître une forte baisse, tant sur les bras, les jambes, les cuisses que sur le thorax. Dans certains cas, l’accumulation de graisse peut produire de l’œstrogène, entraînant ainsi une gynécomastie (pousse des seins).
Dans le cas de complications, l’andropause peut augmenter les risques de maladies cardiovasculaires et d’ostéoporose.
Comment détecter l’andropause ?
Il faut savoir que pour certaines personnes, le problème d’érection peut être dû à des troubles circulatoires et non par l’andropause. Si la libido reste conservée, le problème érectile relève principalement de soucis vasculaires. Selon les spécialistes, il faut au moins avoir trois symptômes pour penser à une manifestation de l’andropause :
- Incapacité à avoir ou maintenir une érection
- Fréquence réduite des érections matinales
- Un taux de testostérone totale très en baisse (inférieure à 3,2 ng/ml).
Consulter un médecin est toutefois important. Cela permet de mesurer la quantité de testostérone dans le sang, et de prévoir l’intensité des manifestations de l’andropause. L’avis d’un médecin spécialisé permettra également d’éliminer d’autres maladies et troubles, comme :
- la dépression,
- l’obésité,
- la fibromyalgie,
- l’hypothyroïdie
- le syndrome de fatigue chronique,
- les troubles sexuels…
Existe-t-il un traitement pour l’andropause ?
Après examen biologique et psychologique du patient, si le médecin diagnostique une andropause, des traitements de remplacements seront donnés. Il s’agit d’un traitement consistant à remplacer la testostérone dans le sang, et à améliorer la qualité de vie de la personne. Le remplacement de l’hormone androgène aide à atténuer les symptômes. Pour ce traitement, la testostérone se donne sous diverses formes : timbres ou gels transdermiques, capsules, injections… Le médecin traitant aidera le patient à choisir le traitement qui lui convient. Certains traitements peuvent en effet être risqués selon le patient et ses antécédents.
Bien qu’il n’y ait aucun traitement naturel permettant de se défaire de l’andropause, il existe des moyens efficaces pour réduire son impact. Ces moyens conjuguent généralement des changements dans les habitudes de vie à intégrer au quotidien. Une habitude de vie plus saine permet de réduire les effets de l’andropause et de l’avancée de l’âge.
- Éviter la consommation de substances excitantes, dont l’alcool, la caféine, le chocolat… ;
- Se mettre au sport, aux exercices physiques et aux techniques de relaxation ;
- Mettre en place une habitude annuelle pour faire son bilan de santé, incluant un dépistage de troubles de la prostate ;
- Continuer les gestes tendres pour conserver une intimité dans le couple ;
- Prendre son temps lors des rapports sexuels, car le corps ne réagit plus comme avant avec l’âge ;
- Adopter une bonne alimentation pour éviter les aliments trop gras, trop sucrés…