L’acné

Sur 66 millions d’habitants en France, 6 millions sont touchés par l’acné. Ces chiffres de l’AFSSAPS et des Annales de dermatologies illustrent combien cette maladie de la peau sévit en France et ailleurs. Quoique bénigne, l’acné est une pathologie que l’on supporte mal, en témoigne le fait qu’il s’agisse de la première cause de consultation de dermatologue.
 

Description de la pathologie

Selon la définition des dermatologues, l’acné est une « dermatose due à une inflammation des follicules pilo-sébacés, caractérisée par des boutons siégeant principalement sur le visage ». Son origine est à rechercher dans le système de sécrétion de sébum sous la peau. Le sébum est un fluide gras sécrété par la glande sébacée qui s’écoule à la jonction du poil et de l’épiderme. Ce fluide gras a pour rôle essentiel de protéger la peau, mais lorsqu’il est secrété en excès ou qu’il est trop visqueux, il va obstruer le canal pilaire. Cette obstruction provoque d’abord l’apparition d’un point noir, puis d’un point blanc, qui est en fait le résultat de l’accumulation de cellules mortes. Avec l’action des bactéries sur le sébum, une papule inflammatoire se forme, pour devenir une pustule acnéique.

Toutefois, quatre conditions doivent être réunies pour que l’acné puisse survenir et se développer :

  • La peau de l’individu est particulièrement grasse
  • Il y a accumulation de cellules mortes, provoquant l’obstruction du follicule pilo-sébacé
  • Il y a inflammation du follicule sous la prolifération d’une bactérie (P. acnes)

 

Les différents types d’acné

Il faut savoir qu’il n’y a pas qu’un seul type d’acné. Dans tous les cas, cette pathologie est particulièrement favorisée sur toutes les peaux grasses, qui produisent de 5 à 20 fois plus de sébum qu’une peau normale. Les cas extrêmes sont souvent provoqués par un dérèglement hormonal. L’on peut distinguer deux types d’acné, à savoir l’acné rétentionnelle et l’acné inflammatoire.

L’acné rétentionnelle correspond au cas d’une peau grasse devenue un terrain pour des points noirs et des microkystes. Ces derniers résultent de l’inflammation du follicule pileux, qui grossit et provoque une lésion sous la peau.

L’acné inflammatoire a toutes les caractéristiques d’une acné rétentionnelle, à l’exception du fait que les microkystes auront explosé. Ce qui induit une ou plusieurs lésions inflammatoires comme les pustules, les papules ou les boutons. Le plus souvent, les cas d’acné constatés sont des acnés inflammatoires à diverses formes.

Chacun de ces deux types d’acné peut devenir des formes d’acné plus graves et plus sévères (acné conglobata, acné fulminans), provoquant le plus souvent des nodules laissant des cicatrices de taille plus ou moins importante.

 

Les traitements

En France, seuls deux acnéiques sur trois vont voir un médecin. Ils jugent que les traitements sont totalement inefficaces, ou seulement efficaces, mais de manière temporaire ; en plus des coûts et des délais de rendez-vous. Or, il existe de nombreuses possibilités thérapeutiques efficaces pour traiter l’acné.

D’une manière générale, le dermatologue privilégie un traitement local à base de rétinoïdes pour les cas d’acné légère manifestée par des points noirs (comédons) et les microkystes. Pour ces types d’acné légère, une crème anti-acné est tout à fait efficace, combinée avec une bonne hygiène et une hydratation suffisante. Le sérum hydratant s’avère être un traitement efficace pour prévenir l’apparition d’acné.

Concernant l’acné inflammatoire, une crème antibiotique ou contenant du peroxyde de benzoyle est indiquée, étant un antibactérien très efficace. Selon le cas, le dermatologue pourrait être amené à associer différents médicaments, à utiliser du zinc au lieu des antibiotiques ou un anti-inflammatoire.

En cas d’acné sévère, le traitement à l’isotrétinoïne par voie orale peut être prescrit. Toutefois, il faut faire attention aux effets secondaires, notamment pour les femmes, puisque ce médicament peut provoquer des malformations fœtales. Pendant le traitement, une contraception stricte est alors indispensable.

Chez les adolescents, l’acné apparait souvent sur le bas du visage avec des lésions peu nombreuses. Le traitement local étant peu efficace, le dermatologue va préconiser l’utilisation d’antibiotique, d’hormonothérapie ou d’isotrétinoïne.

Selon les chiffres de l’AFSSAPS, 70 % des adolescents sont touchés par l’acné, dès 12 ans chez les garçons et 11 ans chez les filles, en moyenne.

 

Médicaments

Le Diane-35 (laboratoire Bayer) est un traitement hormonal pour l’acné chez les jeunes femmes. Hormones : éthinylestradiol et d’acétate de cyprotérone.
Le Co-Cyprindiol (laboratoire Teva) est un traitement hormonal permettant de soulager les symptômes acnéiques. Hormones : acétate de cyprotérone et éthinylestradiol.
Le Differine (laboratoire Galderma) est un gel qui prévient l’apparition de boutons. Principe actif : adapalene.
Le Duac (laboratoire Stiefel) est un gel visant à soulager les symptômes de l’acné. Principes actifs : clindamycin et benzoyl peroxide.
L’Oxytétracycline (laboratoire Alliance Pharmaceuticals) est un antibiotique prescrit contre les infections de la peau. Principe actif : oxytetracycline.
Le Tetralysal (laboratoire Galderma) est un traitement antibiotique soulageant les infections. Principe actif : lymecycline.
La Skinoren (laboratoire Bayer) est une crème qui agit sur les bactéries responsables de l’acné. Principe actif : azelaic acid.