À peine plus grosse qu’un marron, la prostate est une glande génitale de l’homme qui entoure l’urètre et se trouve juste sous la vessie. Un de ses rôles est de sécréter les substances nutritives et fluidifiantes du sperme. Son poids évolue pendant la croissance et atteint entre 15 et 20 grammes lorsque l’homme est adulte. Son volume évoluera de son côté lorsque son propriétaire prendra de l’âge.
Volume normal de la prostate
Le volume normal de la prostate ne dépasse pas les 30 à 35 cm3 chez l’adulte, et mesure en moyenne 3 centimètres en longueur et 4 centimètres en largeur pour une épaisseur d’environ 3 centimètres.
Qu’est-ce que c’est ?
Également appelée adénome prostatique, l’hypertrophie de la prostate consiste en une augmentation anormale de la taille de la prostate. En prenant de l’âge quasiment tous les sujets masculins sont confrontés à des problèmes d’hypertrophie bénigne ((HBP). Certains n’en ressentiront aucune gêne, alors que pour d’autres il s’agira d’une maladie très invalidante au quotidien.
Causes
Difficiles à identifier, les causes de l’hypertrophie peuvent parfois venir de prédisposions héréditaires mais aussi d’une sensibilité accrue de la prostate à certaines hormones.
Symptômes
La prise de volume de la prostate occasionne une compression de l’urètre et une pression sur la vessie. En découlent différents symptômes aisément identifiables, comme une envie d’uriner très fréquente aussi bien la nuit que le jour, un jet urinaire difficile à amorcer, faible, voire intermittent avec l’impression de ne pas pouvoir vider complétement la vessie. Les mictions peuvent être douloureuses et l’urine peut contenir du sang.
Enfin, sur le plan sexuel, une gêne peut être ressentie puisque l’hypertrophie engendre une baisse de vigueur de l’éjaculation.
Personnes à risque
Les personnes susceptibles d’être touchées par l’hypertrophie de la prostate sont les hommes de type caucasiens et les Africains (très rare chez les Asiatiques) de plus 50 ans et notamment ceux ayant eu des aïeux atteints par cette maladie.
Facteurs de risque
Il existe des facteurs de risque suspectés mais non encore reconnus scientifiquement. Le manque d’activité physique, l’obésité, le tabagisme et le diabète pourraient faire augmenter les risques de souffrir d’hypertrophie de la prostate.
Méthodes de prévention
Pour éviter l’aggravation de la maladie, les hommes souffrant d’hypertrophie bénigne peuvent prendre de nouvelles habitudes faciles à mettre en place. En premier lieu, une bonne activité physique diminuera la rétention d’urine. Ensuite, il faudra se fixer un rythme régulier pour aller uriner (environ toutes les 4 heures) et ne pas le faire dans l’urgence. En situation de miction, une vidange complète de la vessie est conseillée. La position assise peut parfois aider à la vider au maximum.
Traiter l’hypertrophie
Traitement médicamenteux
La prise de médicaments de types alphabloquants facilitera la vidange de la vessie en relâchant ses fibres musculaires ainsi que celles de la prostate. Combiné à ces médicaments, il peut être prescrit un traitement réduisant la production de dihydrotestostérone. Au bout de 3 à 6 mois de thérapie combinée la prostate peut voir son volume diminuer de 20 à 30% et les symptômes s’estomper.
Parmi les médicaments, citons notamment :
- l’Avodart du laboratoire GlaxoSmithKline, pour le traitement de l’adénome ;
- le Finastéride, un générique qui réduit la conversion de la testostérone dans le corps ;
- les comprimés Proscar du laboratoire Merck Sharp and Dohme pour le traitement de l’hyperplasie bénigne.
Il arrive que les médicaments ne donnent pas satisfaction et n’entrainent aucune amélioration ou que des complications surviennent. Dans ce cas, il faudra envisager le recours à la chirurgie.
Traitements chirurgicaux
Appelée Résection transurétrale de la prostate, la RTUP est l’opération la plus courante. Elle consiste à introduire un instrument endoscopique de l’urètre jusqu’à la vessie afin de cureter les parties atteintes d’hyperplasie. Une autre opération faite sous anesthésie régionale consiste à placer des tubes fins dans l’urètre pour assurer une bonne ouverture au conduit. En cas d’hypertrophie légère de petites incisions dans le col de la vessie (ITUP : incision transurétrale) pourront améliorer la miction. Enfin quand la prostate a pris beaucoup trop de volume ou que des complications dommageables aux reins surviennent, une chirurgie ouverte avec anesthésie générale sera pratiquée en incisant le bas de l’abdomen pour ôter une partie de la glande prostatique.
Pour en savoir plus :
Fiche dédiée à sur le site de l’Association Française d’Urologie : http://www.urofrance.org/nc/science-et-recherche/base-bibliographique/article/html/hyperplasie-benigne-de-la-prostate.html