Rhinite allergique

Entre 5 et 20 ans, les enfants sont souvent touchés par des maladies particulièrement gênantes comme la rhinite allergique (saisonnière ou apériodique), une inflammation nasale provoquée par un allergène. Elle affecte 500 millions de personnes à travers le monde, dont 30 % des adultes en France et 20 % à 25 % de ceux qui vivent au Canada.

Qu’est-ce qu’une rhinite allergique ?

Plus communément connue sous le nom de « rhume des foins », la rhinite allergique est une inflammation des muqueuses du nez. C’est une réaction allergique liée à une hypersensibilité à un allergène, une substance étrangère au corps. Il y a par exemple la peau ou les poils d’animaux, les moisissures, les acariens, la poussière de maison, ou le pollen (dans 80% des cas).

vue en coupe d'une rhinite

De manière générale, le malade a déjà un « terrain atopique » : son système immunitaire est anormalement sensible à des substances étrangères et provoque une réaction excessive de par ses gènes et ses antécédents familiaux. Des substances inflammatoires comme de l’histamine (une molécule produite par certaines cellules de l’organisme) sont sécrétées, dilatant ainsi les vaisseaux sanguins et entraînant des signes extérieurs caractéristiques de la maladie.

Il s’agit d’une inflammation plus ou moins répandue à travers le monde puisqu’en 2004, elle aurait déjà touché 500 millions de la population mondiale, dont 20 à 40% des Européens. Les adolescents de 13-14 ans sont les plus touchés (10 à 20%), surtout par la forme la plus sévère. Cette situation ne fait pourtant que s’aggraver puisqu’en France seulement, on estimait à 3,8% les personnes atteintes de cette maladie et d’autres affections respiratoires contre 20 à 30% en 2008.

 

Les types de rhinites allergiques

Lorsqu’on parle de rhinite allergique, on pense immédiatement au rhume des foins (ou rhinite saisonnière). Et pourtant, il existe un autre type d’inflammation des muqueuses nasales, la rhinite apériodique ou persistante.

La rhinite saisonnière ou rhume/ fièvre des foins

Le printemps et l’été sont les saisons principalement redoutées par les personnes allergiques puisque c’est à cette période de l’année que le risque d’allergie lié aux pollens est très élevé. La plante allergène est effectivement en pleine floraison, notamment le pollen des arbres au début du printemps, et le gazon, le foin ainsi que les herbes des prairies (les graminées) au début de l’été. À la fin du mois de septembre, l’herbe à poux n’est pas non plus à sous-estimer, tout comme les moisissures lorsque la neige fond.

La rhinite persistante ou apériodique

Contrairement à la rhinite saisonnière, ce type d’inflammation est provoqué par des allergènes certes, mais qui font partie de l’environnement quotidien du malade. La poussière, la fumée, l’humidité, les changements de températures, des moisissures, des changements hormonaux, les animaux, ou même de fortes odeurs peuvent déjà provoquer une crise. Dans la majorité des cas, les acariens sont les principaux facteurs de ce type de maladie. Ce sont de minuscules parasites qui se développent essentiellement dans les peluches, les coussins, la literie, les rideaux, les tapis, les matelas… Généralement, la crise survient à cause d’un grand stress ou au réveil, donnant ainsi l’impression que la personne est ainsi constamment enrhumée tout au long de l’année. En savoir plus sur les rhinites chroniques : http://www.orlfrance.org/college/Objectifs/55.htm.

Notons que contrairement à la rhinite persistante, la rhinite saisonnière ou chronique disparaît progressivement avec le temps. Il se peut également que chez certains individus, celle-ci apparaisse avec l’âge, surtout l’allergie au pollen.

 

Comment se manifeste-t-elle ?

Quel que soit le type de rhinite allergique, celle-ci se manifeste de la même manière lorsque les allergènes sont présents notamment :

  • La congestion nasale (nez bouché) ;
  • Un écoulement nasal et des sécrétions très liquides ;
  • Des éternuements à plusieurs reprises ;
  • Des démangeaisons au niveau du palais/dans la gorge, des yeux, du nez ;
  • La conjonctivite : rougeurs au niveau des yeux, picotements et larmoiements ;
  • La toux et un maux de gorge.

Lorsque la maladie dure plusieurs jours, la personne peut en plus être victime d’insomnie, d’irritabilité et de fatigue intense. Il n’est pas non plus rare la rhinite évolue vers un asthme, une maladie qui se caractérise par une inflammation des voies respiratoires. C’est également l’une des plus importantes maladies respiratoires dans plusieurs pays.

 

Les meilleurs traitements connus

Pour mettre en place un traitement adapté, il faut d’abord diagnostiquer l’affection, si on parle bien d’une rhinite allergique et de quel type il s’agit (saisonnière ou persistante). Pour cela, l’allergologue commence par examiner son patient de manière générale : antécédents personnels et familiaux, mode de vie, environnement, manifestations de la maladie… Il lui propose ensuite de passer des tests fonctionnels généraux sur les organes respiratoires, puis plus ciblés sur la sphère ORL (nez, larynx, etc.). La dernière étape de l’examen consiste à passer des tests cutanés (prick test), ou parfois des tests sanguins (recherche d’immunoglobulines E spécifiques dans le sang). Ils permettent de connaitre les allergènes responsables de la maladie ainsi que la rhinite en cause (saisonnière ou persistante).

Une fois l’affection diagnostiquée, elle se traite surtout en fonction des différents symptômes, en commençant par arrêter immédiatement toute exposition aux allergènes détectés. Dans le cas d’une allergie au pollen par contre, cela n’est malheureusement pas faisable.

La désensibilisation

Un des traitements les plus connus est la désensibilisation. Le médecin injecte continuellement et de manière croissante un allergène par voie sous-cutanée durant plusieurs mois, voire plusieurs années. Même si certains effets secondaires peuvent apparaître comme une urticaire ou certaines réactions gênantes sur les zones d’injection, cette solution est désormais reconnue comme efficace. D’ailleurs, elle permet en même temps de prévenir les complications de la maladie, principalement l’asthme.

Les solutions salines

L’eau salée est également une solution efficace et pourtant très simple et pas chère pour traiter un nez bouché. En pharmacie, il existe des solutions salines prêtes à l’emploi pour rincer les conduits nasaux et ainsi évacuer toutes les allergènes et le mucus, à l’origine du resserrement du passage de l’air. Cette solution peut également se préparer chez soi en mélangeant 500 ml d’eau tiède (2 tasses) à ¼ cuillère à café de sel. Il suffit ensuite d’utiliser une seringue nasale ou un vaporisateur pour soulager la congestion nasale. Dans cette même optique, il existe plusieurs formes de décongestionnants toujours vendus en pharmacie, en sirop, en comprimés, ou en vaporisateur.

Les corticostéroïdes

Le médecin peut également administrer des médicaments de la classe des corticostéroïdes, oraux ou nasaux. Les premiers sont généralement prescrits pour quelques jours seulement compte tenu de leurs importants effets indésirables afin de soulager les symptômes les plus graves. Les seconds en revanche sont habituellement recommandés pour stopper toute réaction allergique et plus facilement soigner la rhinite persistante. Ils sont vendus sous forme de vaporisateur comme le médicament Avamys. Ce spray nasal décongestionne le nez quelle que soit la forme de la rhinite allergique grâce à des pulvérisations. Il traite également les symptômes les plus courants de la maladie à savoir les éternuements, les démangeaisons nasales, les larmoiements, ainsi que les yeux rouges. Chaque pulvérisation contient 27,5 µg de furoate de fluticasone, à administrer dans chaque narine, et parfaitement adaptée aux enfants à partir de 2 ans ainsi qu’aux adultes.

Les antihistaminiques

Les antihistaminiques, comme l’indique leur nom, sont des médicaments qui empêchent notre organisme de produire de l’histamine. Rappelons-le, il s’agit d’une substance inflammatoire sécrétée par certaines de nos cellules et qui est à l’origine des réactions allergiques. Cette solution médicamenteuse soulage ainsi les symptômes les plus courants de la rhinite allergique notamment les picotements au niveau de la gorge et des yeux, les écoulements du nez, ainsi que les éternuements en série.

Les antidégranulants

D’autres médicaments agissent également sur l’histamine comme ceux de la classe des antidégranulants. Ils sont vendus sous forme de gouttes pour les yeux ou en aérosol nasal, une technique médicale qui permet d’administrer des médicaments directement dans les voies aériennes. Ils sont surtout prescrits chez les enfants plusieurs fois par jour, compte tenu de leur efficacité et de l’âge du patient. D’ailleurs, ils permettent de bloquer toutes réactions allergiques lorsqu’ils sont administrés avant même que la maladie se manifeste.

Les antileucotriènes

Outre l’histamine, certaines substances peuvent provoquer des réactions allergiques comme les leucotriènes. Ces lipides, naturellement présents dans les bronches des personnes souffrant de maladies respiratoires comme l’asthme, interviennent également en cas de rhinite allergique. Ils provoquent ainsi des réactions allergiques gênantes, mais que l’on peut bloquer grâce à une autre classe de médicaments : les antileucotriènes. Contrairement aux autres produits médicamenteux, ceux-ci sont uniquement délivrés sur ordonnance du médecin. Ils sont également vendus sous forme de vaporisateur nasal.

La chirurgie

Lorsque les fosses nasales sont anormalement constituées ou que les médicaments prescrits par le médecin s’avèrent complètement inefficaces sur le patient, il est possible de recourir à la chirurgie. Cette solution consiste à drainer les sinus infectés et à traiter les polypes nasaux (de petites excroissances dans le nez qui rendent la respiration difficile). Elle permet également de dévier la cloison nasale afin de traiter les troubles de l’odorat et bien évidemment le nez bouché. Même si cette solution permet à la personne de mieux respirer, elle ne supprimera cependant pas la rhinite allergique.