Lundi vert : un mouvement entre santé et environnement

Une tribune, à l’initiative de 500 personnalités françaises, a été publiée le 2 janvier dernier dans le journal Le Monde invitant, pour chaque « lundi vert », à remplacer la viande et le poisson contenus dans nos assiettes par d’autres aliments. « Il existe aujourd’hui des raisons impératives de diminuer collectivement notre consommation de chair animale en France […] », soulignent-elles. Soutenue par plusieurs ONG internationales (Greenpeace, Sea Shepherd…), l’opération a pour objectif de sensibiliser les consommateurs à modifier leurs habitudes alimentaires. Quid des véritables défis et enjeux autour de ce mouvement naissant ?

 

Une initiative au concept simple

La campagne destinée à encourager un changement de comportement dans les habitudes alimentaires des Français est lancée. Le « lundi vert », comme l’ont désigné Isabelle Adjani, Juliette Binoche, Michel Serres, Ingrid Chauvin ou Boris Cyrulnik, entre autres personnalités, consiste à ne manger ni viande ni poisson durant la journée du lundi. C’est un engagement de taille à travers lequel les signataires appellent à réduire de façon significative la consommation de chair animale dans notre alimentation. La sauvegarde de la planète, celle de la santé des personnes et le respect de la vie animale figurent parmi les objectifs de ce nouveau mouvement.

 

Les véritables enjeux du mouvement

D’une part, deux institutions internationales ont chacune avancé des chiffres en rapport notamment avec la consommation de viande. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture avance que la production d’une seule calorie de viande nécessite jusqu’à 11 calories végétales. L’Organisation mondiale de la santé, quant à elle, rapporte que la viande rouge transformée est associée à un risque certain de cancer.

D’autre part, les statistiques montrent qu’un Français consomme aujourd’hui près de 100 g de viande par jour, si la limite raisonnable est de 40 g en moyenne. Ceci augmente ainsi la probabilité du développement des risques de cancer, de l’ordre de 30 %.

Par ailleurs, face à une population croissante, les défis alimentaires de ces dernières années conduisent également à repenser notre mode de consommation actuel. Il apparaît clairement qu’il serait préférable de s’alimenter directement de végétaux, plutôt que d’élever un animal pour ensuite le consommer. Cette approche permettrait de dégager jusqu’à 20 fois plus de protéines par hectare cultivé.

Enfin, dans l’optique d’une lutte contre le changement climatique, le groupe d’experts réuni au sein du GIEC, sous l’appui des Nations unies, encourage plus la consommation de végétaux. En effet, ces personnes ont démontré que l’élevage à caractère industriel est responsable de 85 % des surfaces déboisées en Amérique du Sud. Ce qui entraîne l’émission complémentaire de 14,5 % de gaz à effet de serre, auparavant absorbés par les végétaux.

 

Le principe de l’engagement pour un « lundi vert »

En dehors des 500 personnalités qui ont initié le mouvement, chaque nouveau partisan du « lundi vert » pourra entériner son engagement en ligne. Le site Lundi-vert.fr a ainsi été mis à leur disposition, à travers lequel la personne s’inscrit. Elle y est invitée à remplir un questionnaire autour de ses habitudes alimentaires, son caractère et sa sensibilité vis-à-vis du monde animal. Chaque lundi, et pendant un an, la personne devra signaler sur le site web si elle veut ou non poursuivre son engagement.

En contrepartie, elle recevra avant tout un message bienveillant pour renforcer sa motivation. Tous les participants au mouvement reçoivent également des recettes afin qu’ils puissent trouver des alternatives à la viande ou au poisson. Il faut savoir qu’un régime alimentaire est équilibré lorsque les protéines végétales sont privilégiées aux dépens des protéines animales.