Plus connu sous l’acronyme Sida, le syndrome d’immunodéficience acquise est la maladie sexuellement transmissible la plus répandue à travers le monde. À son origine : le VIH ou virus d’immunodéficience humaine qui attaque directement le système immunitaire.
Même face à des maladies courantes et bénignes, les défenses immunitaires de l’individu s’affaiblissent progressivement et ne réagissent plus correctement à cause de ce virus. Il agit par étape, la dernière étant le Sida après 10 ou 15 ans. A ce stade, les cellules du système immunitaire n’ont plus aucun effet sur les infections « opportunistes ».
Description des symptômes
La maladie ne se manifeste pas de manière spécifique au départ, car tout se passe dans l’organisme. Durant la première phase, le VIH se multiplie et s’attaque à plusieurs cellules du système immunitaire, notamment les cellules nerveuses, les macrophages, les lymphocytes T4, et les leucocytes (globules blancs). 10 jours après la contamination, une analyse du sang peut déjà confirmer que l’individu est infecté.
A partir du 5eme jour au 20eme jour, les symptômes de la primo-infection sont généralement le syndrome pseudo grippal (tout ou une partie des manifestations de la grippe), une fièvre élevée, des douleurs musculaires et une fatigue intense. Des boutons peuvent également apparaître sur le visage et le tronc tout comme des lésions dans la bouche et/ou les parties génitales. Plus rarement, le sujet est victime de douleurs abdominales, de la diarrhée et d’autres signes en rapport avec l’appareil digestif.
Dans tous les cas, il faudra consulter rapidement un médecin et se faire dépister pour traiter à temps l’infection par le VIH. Les séropositifs se rendent effectivement compte qu’ils sont réellement atteints du Sida qu’une fois touchés par une malade dite opportuniste comme la tuberculose, les méningites, la toxoplasmose cérébrale, ou encore la diarrhée.
Modes de transmission
Le virus se transmet essentiellement à l’occasion de rapports sexuels non protégés par le biais de muqueuses génitales, buccales ou rectales et de sécrétions sexuelles (sécrétions vaginale, liquide séminal, sperme).
Un individu peut également être contaminé par voie sanguine, dans 90 % des cas à cause de la transfusion sanguine avec du sang contaminé. Pour le reste, les seringues chez les toxicomanes (1 % des cas), les transfusés, et les hémophiles en sont la cause. Les personnels de laboratoire ainsi que les infirmiers sont également concernés, même si cela n’est pas courant, lorsqu’ils manipulent des outils et matériels infectés.
Enfin, l’infection peut agir in utero, donc durant la grossesse dans 20 % des cas, mais également durant le travail, l’accouchement et l’allaitement (5 %). C’est ce que l’on appelle la transmission mère-enfant (TME) ou la transmission verticale. Une fois la mère infectée, elle devra donc impérativement se faire traiter afin d’éviter toute complication. Néanmoins, certaines études ont pu prouver que celles qui allaitent exclusivement apportent les anticorps nécessaires au nourrisson pour qu’il puisse lutter contre le virus et vivre. Le risque global de transmission postnatale baisse ainsi de 4 %.
Profil type des personnes (sexe, âge, condition médicale)
Le VIH/Sida touche principalement deux types d’individus : les femmes en âge de procréer et les adolescents. Selon les chiffres de l’ONUSIDA publiés en 2011, on a compté 1,3 million de jeunes filles de 15 à 24 ans qui vivent avec le virus contre 2,2 millions d’infectés, soit environ le double des personnes contaminées. La raison en est simple : elles sont plus sensibles au virus lors des rapports sexuels non protégés du fait d’une muqueuse vaginale fragile et d’un sperme qui concentre énormément de virus lorsque le garçon est infecté. De plus, dans les pays à faible revenu, elles sont souvent victimes de viols ou n’exigent pas de préservatif.
Quant aux adolescents, généralement âgés de 10 à 19 ans, les plus touchés sont de jeunes drogués qui vivent en Asie. Les jeunes, victimes de viol ou par manque de protection durant les rapports sexuels, en Afrique subsaharienne sont également très nombreux. Plus de 2 millions d’entre eux vivent avec le virus, et pourtant, leur effectif ne cesse d’augmenter chaque année. Le taux de jeunes enfants touchés a effectivement évolué de 50 % entre 2005 et 2012 alors que le nombre des adultes infectés a régressé de 30 % sur la même période. En 2005 par exemple, les jeunes malades du Sida ayant succombé au virus ont été au nombre de 70.000 contre 104 000 en 2012.
Si les adolescents sont aussi nombreux à être concernés par la maladie, c’est également à cause du manque de soins et de services qui leur sont adaptés. En même temps, seuls quelques-uns d’entre eux suivent le traitement qui leur est prescrit lorsqu’ils savent qu’ils sont malades. Pourtant 10 % uniquement de ces malades connaissent leur état, car les tests de dépistage ne leur sont pas facilement accessibles.
Traitements médicaux ou vaccins répertoriés
Depuis différentes actions menées par les organismes de santé comme l’OMS et l’ONUSIDA, le nombre de victimes du Sida stagne, voire baisse progressivement. Les séropositifs vivent plus longtemps et sont moins faibles grâce à un traitement antirétroviral basé sur l’association de médicaments antirétroviraux (ARV). Ils renforcent les cellules immunitaires pour mieux protéger l’organisme. Ainsi, la maladie cessera d’évoluer, car le virus sera supprimé dès les premiers stades. En même temps, ce traitement prévient l’infection au VIH notamment chez les jeunes enfants, les personnes les plus exposées au virus ainsi que celles qui sont à risques comme les femmes enceintes.
Mais même avec les différentes actions menées par les organismes qui luttent contre le Sida, le traitement reste encore inaccessible pour la majorité des malades. En effet, selon les chiffres publiés par l’OMS en 2013, 85 % des personnes environ doivent encore en bénéficier, ce qui est énorme à l’échelle mondiale. C’est pourquoi le meilleur moyen pour lutter contre le Sida reste la prévention d’autant plus qu’il n’existe encore aucun vaccin contre cette maladie.
Mesures de prévention
Les divers modes de transmission du VIH étant connus, les mesures de prévention vont ainsi dans ce sens.
Le préservatif
Le meilleur moyen pour éviter d’être contaminé par le VIH est d’utiliser un préservatif (masculin ou féminin) à chaque rapport sexuel. Ceux qui sont en latex notamment permettent d’être protégé à 85 % au minimum de la maladie ou d’infections sexuellement transmissibles (IST).
La circoncision de l’homme
On ignore souvent cette solution, pourtant elle réduit de 60 % le risque de contamination chez l’homme lorsqu’elle est pratiquée par des professionnels de santé.
Le dépistage du VIH
Lorsqu’un sujet connait tous les facteurs de risque qui l’entourent et qui favoriseraient la transmission du virus, le dépistage est la meilleure des solutions pour connaitre son état de santé. De cette manière, son partenaire et lui idéalement prendront à temps toutes les mesures nécessaires pour éliminer le virus ou traiter la maladie lorsqu’elle est à un stade élevé.
La prévention de la transmission mère-enfant (PTME)
Rappelons que la transmission du virus de la mère à son enfant (TME) se passe soit durant la grossesse, au moment du travail, de l’accouchement ou de l’allaitement. Lorsqu’aucune mesure n’est entreprise à ces moments-là, l’enfant sera généralement contaminé dans 30 % des cas. C’est pourquoi il faudra suivre un traitement approprié : l’administration d’antirétroviraux (ARV) aussi bien chez la mère que chez son enfant à court terme ou à vie. Grâce à l’ONUSIDA, le nombre de femmes qui ont profité de traitements efficaces a augmenté de 9 % entre 2009 et 2013, permettant ainsi de réduire considérablement la TME.
Les précautions à prendre chez les drogués (drogues injectables)
Étant donné que le virus du VIH/Sida se transmet par voie sanguine chez les toxicomanes, principalement via les seringues et les aiguilles, le meilleur moyen pour éviter la maladie est de traiter la dépendance. En même temps, il faudra utiliser que des matériels stériles et jetables.
Les antirétroviraux
Les ARV comme on les appelle également peuvent considérablement réduire le nombre de séropositifs à travers le monde en tant que moyen de prévention. Grâce à traitement antirétroviral bien élaboré même lorsqu’un seul des partenaires est séropositif, le risque de transmission du virus baisse quasiment de 96 %.
Pour le partenaire séronégatif chez un couple sérodiscordant (l’un séropositif et l’autre non), il lui est recommandé de suivre la « prophylaxie pré-exposition » (ou PrEP). Dans ce cas, les ARV préviennent également la transmission du virus. Pour ceux qui ont été exposés au virus, il leur est conseillé de suivre une prophylaxie post-exposition (PPE). Il s’agit d’un traitement à base d’ARV à prendre dans les 72 heures après la transmission du VIH pour éviter qu’il ne se développe et affaiblisse les cellules immunitaires. Il se poursuit ensuite par le dépistage du virus, divers soins si nécessaires, puis un traitement ARV à des fins thérapeutiques durant 4 semaines.
Statistiques par rapport à la maladie
Le VIH/Sida est la maladie sexuellement transmissible la plus répandue à l’échelle planétaire, car elle a causé 39 millions de morts jusqu’à présent à travers le monde. Selon les chiffres publiés par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’ONUSIDA en 2013, plus 35 millions de personnes vivent avec, dont 3,2 millions d’enfants. 250 000 d’entre eux environ en ont été contaminés la même année, in utero, durant l’accouchement ou lorsqu’ils ont été allaités. 65 % de ces victimes vivent en Afrique subsaharienne.
Toujours en 2013, le nombre de personnes infectées a atteint les 2,1 millions et 250 000 enfants en moyenne en sont décédés. Plus de 360 000 contaminés, 78 % des malades vivant en Afrique subsaharienne, ont succombé à la maladie à cause de complication, principalement la tuberculose. Cela représente environ un quart des 1,5 million de décès suite au virus.
Néanmoins, plusieurs progrès ont été réalisés par l’ONUSIDA dans le but de faire baisser ces chiffres. Ainsi, 970 000 femmes enceintes soit 70 % d’entre elles ont pu bénéficier de traitements antirétroviraux en 2013. En parallèle, 36 % sur les 32 millions de personnes qui vivent avec le virus ont également profité de ce traitement.
Lutte contre le Sida
En tant que maladie sexuellement transmissible la plus répandue à cause d’une épidémie importante vers le début des années 80, le Sida est devenu un problème sanitaire à l’échelle mondiale jusqu’à présent. De nombreux organismes de santé luttent contre cette maladie en mettant régulièrement en place plusieurs actions. Leur objectif : arrêter la propagation du virus et la faire disparaitre complètement.
Parmi les organismes qui font de la lutte contre le Sida une de leurs priorités, il y a l’Organisation des Nations Unies (ONU). Elle a mis en place en 1995 le plan mondial ONUSIDA afin de coordonner les activités des différents programmes de lutte contre le VIH/Sida pour éviter qu’il se répande davantage.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) agit également dans ce sens. Grâce à une étroite collaboration avec plusieurs pays, elle a pu mettre en place plusieurs actions. La plus récente est la Stratégie mondiale du secteur de la santé contre le VIH/Sida 2011-2015. Celle-ci vise entre autres à :
- Traiter et éviter le VIH grâce aux ARV
- Rendre plus facile d’accès les traitements adaptés à l’enfant pour lutter contre les infections à VIH
- Améliorer toutes les stratégies mises en place contre le VIH (prévention, traitements, soins) dans les pays les plus touchés
- Informer davantage les populations clés sur le VIH/Sida (danger, mode de transmission, mesures de prévention, traitement…)