L’essor de l’utilisation des ondes de choc en kinésithérapie du sport
Utilisée à ses débuts en urologie pour éliminer les calculs rénaux, l’onde de choc permet aujourd’hui de favoriser la consolidation osseuse et traiter diverses lésions musculo-squelettiques. Tour d’horizon de cette technique utilisée plus spécifiquement en kinésithérapie du sport.
La technique de l’onde de choc
En kinésithérapie du sport, l’onde de choc, également appelée shockwave therapy (SWT), est une thérapie qui consiste à émettre des ondes acoustiques extracorporelles à haute intensité. À travers le tissu cutané du sportif, le kinésithérapeute utilise un appareil permettant d’appliquer des impulsions à répétition sur la zone lésée. Il se sert d’une pièce à main munie d’un embout, dont la forme et la taille varient selon la zone à traiter. Cet appareil peut être réglé en fonction de l’intensité du traitement et de la tolérance du patient.
De manière concrète, une onde de choc est caractérisée par l’envoi d’une augmentation brusque de pression, suivie rapidement d’une phase de pression négative. Il existe ainsi plusieurs niveaux d’énergie émis : basse, moyenne et haute densité. Ces niveaux d’émission d’énergie se basent sur des protocoles établis lors du Congrès de Berlin datant d’octobre 2010.
La technique de l’onde de choc a pour objectif principal de traiter les pathologies musculo-tendineuses de l’appareil locomoteur. En lien avec les traumatismes subis lors de la pratique d’une activité sportive, cette thérapie est non-invasive, et est variable selon les types de lésions. Elle ne nécessite ni médication ni anesthésie, et le patient ressent très peu d’effets secondaires.
D’ailleurs, la durée totale du traitement, relativement courte, permet une récupération plus rapide chez le patient. Enfin, elle n’implique pas un temps de mise au repos strict du sportif, et l’arrêt de son entraînement n’est pas obligatoire, excepté lors d’une compétition.
Les lésions pouvant être traitées par l’onde de choc en kinésithérapie du sport
Les spécialistes, à l’instar du kinésithérapeute Jérôme Auger, rappellent que certaines lésions ou blessures sportives aiguës sont souvent causées par une mauvaise tension des fibres musculaires. Leur flexibilité étant limitée, ces fibres sont incapables de supporter une pression exercée au-delà de leur capacité maximale.
Une activité physique trop poussée peut ainsi conduire à une distorsion complète de la structure musculaire, sous forme de déchirure, au niveau des fibres musculaires. Parmi les symptômes courants figure la perte d’élasticité des muscles du mollet, essentielle à un mouvement de sprint suivi d’un arrêt brusque. Les joueurs de tennis ou de volley-ball ont souvent recours à ce mouvement lors de la pratique de leurs disciplines.
De manière générale, l’onde de choc est indiquée dans le traitement des :
- fibroses musculaires
- bursites
- tendinopathies, avec ou sans calcification
- épines calcanéennes
- périostites
- bursites
- aponévrosites plantaires
Les effets de l’onde de choc sur la douleur
Le traitement par onde de choc permet d’obtenir 4 types d’effets, de nature mécaniques et métaboliques :
- l’effet antalgique grâce à la libération des endorphines au niveau local, baissant par la même occasion la concentration de substance P, un neurotransmetteur de la douleur ;
- l’effet de fragmentation et de détersion des tissus pathologiques, en créant de microlésions qui vont déclencher le processus de cicatrisation ;
- l’effet de vascularisation, incluant les processus d’hypervascularisation et de revascularisation, améliorant le métabolisme local tout en augmentant les facteurs de croissance en vue d’une meilleure cicatrisation ;
- L’effet décalcifiant qui détruit toute forme de calcification.