Pénuries de médicaments : la situation tend à s’aggraver
La France est à nouveau touchée par la pénurie de médicaments. Selon les résultats d’une étude, plus d’un français sur 4 aurait été déjà touché par la pénurie de médicaments. Ils ont trouvé des difficultés à se procurer un médicament courant. Pour cause, les ruptures de stock se font de plus en plus nombreuses au cours de l’année 2019. D’après l’Agence nationale de sécurité du médicament, la pénurie actuelle serait trente fois plus importante que celle en 2008. Au total, plus de 1 200 traitements et vaccins ont été touchés par la rupture de stock.
Des stocks vides dans les pharmacies
Les pharmaciens ont de plus en plus de mal à répondre à la demande des patients en termes de médicaments. Les stocks commencent à se vider. Au cours des trois derniers mois, les patients ont eu du mal à trouver les médicaments pour soigner leurs maux. Cette pénurie touche de nombreux médicaments. Si certains restent introuvables, d’autres ont tout de même des équivalents, mais dans d’autres laboratoires.
Ce n’est pas la première fois que la France subit cette pénurie. Cependant, le problème ne cesse de s’aggraver. En effet, toutes les sortes de médicaments sont concernées par la pénurie. Le traitement courant pour la bronchite et les maladies chroniques sont, par exemple, en rupture de stock. Les antidouleurs, les hormones contraceptives et les antidépresseurs sont également absents dans les rayons des pharmacies.
Cette pénurie se fait ressentir chez les patients. Ces derniers doivent se débrouiller par leurs propres moyens pour trouver le traitement adéquat. Si certains appellent les pharmacies voisines, d’autres se résignent à manquer deux ou trois cachets au cours de leur traitement. Quand le médicament est vraiment introuvable, les patients sont obligés de rappeler le médecin pour que celui-ci leur prescrive un équivalent.
Les principales causes de la pénurie
La principale cause de la pénurie de médicaments concerne la production des laboratoires pharmaceutiques. Ces derniers visent à limiter les coûts de leur production. Aussi, ils n’ont pas beaucoup de stock.
D’après les pharmacologues, la pénurie des médicaments serait également liée à la rentabilité. En effet, la quasi-totalité des cas, soit 80 %, est en rapport avec des problèmes d’argent. Contrairement à certains, les médicaments sont remboursés par la Sécurité sociale en France. Celle-ci a tendance à faire baisser les prix pour payer le moins possible aux industries pharmaceutiques. Ces dernières étant le relais entre les laboratoires et les pharmacies, elles ont du mal à s’en sortir. Pour eux, la vente de médicaments en France n’est donc plus vraiment rentable. Les grossistes préfèrent se tourner vers d’autres marchés plus intéressants comme l’Allemagne ou l’Italie. Dans ces pays, le même médicament peut se vendre deux ou trois fois moins cher.
Outre la rentabilité, l’externalisation de la production de médicaments constitue également une cause de cette pénurie. La majorité des industries pharmaceutiques délocalisent leur production à l’étranger, notamment en Asie. Les flux sont alors tendus afin de satisfaire la demande mondiale. Un léger blocage au niveau d’une seule usine suffit à paralyser toute la chaîne de production de médicaments. Ce cas s’est déjà présenté en 2018 avec le traitement « anti-parkinson ». Seule une usine aux États-Unis produisait le médicament. Pourtant, il devait fermer pour se mettre aux normes en vigueur. Cette fermeture s’est fait ressentir sur le marché mondial pendant plusieurs mois.
Ce même cas de figure s’est reproduit en France pour la production des corticoïdes. Ces médicaments destinés au traitement des maladies courantes comme l’arthrose ou l’asthme sont produits par une usine à Lille. Celle-ci n’a pas prévenu ses collaborateurs des difficultés qu’elle a rencontrées. Aussi, l’Hexagone a subi une pénurie de plus d’un mois.
Achat de médicaments en ligne, la vigilance de mise
La pénurie des médicaments dans les pharmacies pousse souvent les patients à trouver des solutions alternatives. Nombreux sont ceux qui choisissent de se procurer des médicaments en ligne. En effet, malgré la pénurie dans les pharmacies, certains sites confirment avoir le traitement en stock.
Certes, cette solution peut être pratique à l’ère où tout s’achète en ligne ; cependant, le risque de tomber sur des contrefaçons est important pour les patients. Évidemment, tous les sites de vente de médicament en ligne ne sont pas concernés par les contrefaçons. Aussi, les patients doivent être très vigilants avant de commander leur traitement en ligne.
Les pharmaciens recommandent aux patients de s’informer d’abord auprès de quelques pharmacies. Si la rupture de stock est temporaire, il se pourrait que les sites de vente en ligne en disposent encore dans leur stock, n’hésitez pas à vous renseigner via le site Pharma-GDD.com une pharmacie sur internet certifiée ISO 9001. Dans le cas contraire, il faudrait se méfier des médicaments vendus en ligne. Par ailleurs, l’ANSM communique régulièrement des informations sur les traitements en cours de rupture.
Si le médicament est alors en rupture de stock auprès des pharmacies, il vaut mieux demander un traitement alternatif au médecin. Celui-ci pourrait, dans certains cas, prescrire un médicament de substitution.
Un plan d’action temporaire pour remédier à la pénurie
Le gouvernement français tente bien que mal de trouver des solutions pour remédier à la pénurie de médicaments. Il vient de proposer un plan provisoire. Le premier axe de cette stratégie s’articule autour de la transparence et de la qualité des informations. Une plateforme permettra désormais aux pharmaciens de signaler les cas de ruptures en approvisionnement. Le gouvernement mène également des actions ciblées. Le pharmacien aura, par exemple, la faculté de substituer le traitement s’il s’agit d’un médicament d’intérêt thérapeutique majeur.
L’administration prévoit de mettre en place une coopération européenne. Elle souhaite proposer un achat groupé pour les vaccins essentiels à la population européenne. Le gouvernement désire également mettre en place un dispositif de partage d’informations. Celui-ci servira au signalement des pénuries de médicaments dans les 28 États membres de l’Union européenne. Enfin, le gouvernement prévoit la mise en place d’une nouvelle gouvernance nationale.