Le recrutement médical : entre difficultés et solutions
La désertification médicale est un problème décennal auquel on n’a pas encore trouvé de solutions pérennes, loin de là ! En effet, cette année, le nombre de zones atteintes par le manque de personnel ou de centre de santé a encore augmenté dans différentes régions de France.
La désertification médicale s’accentue
Le refus de patient dans les centres de santé se fait de plus en plus fréquent, si l’on en croit le nouveau zonage établi par l’Agence régionale de santé (ARS), dans le cadre de la lutte contre la désertification médicale.
Ainsi, le mois dernier, ce sont 85 nouvelles communes de l’Essonne qui sont intégrées dans les zones d’intervention prioritaire (ZIP), notamment dans le sud du département. Même situation dans le nord du département, où il est tout aussi difficile de trouver un généraliste.
Le fléau atteint même la région Ile-de-France, où les ZIP ont allongé leur étendue jusque dans la capitale. À Paris, le 18ème et le 19ème arrondissements tout entier sont classés zones d’intervention prioritaire, de même que cinq quartiers du 13ème et un quartier du 14ème arrondissement.
La problématique de la succession
En visite dans le département du Lot-et-Garonne en début du mois d’avril 2018, les délégués à l’accès aux soins ont rencontré les professionnels de santé pour discuter notamment des consultations avancées, mais également du problème de succession.
Les pratiquants locaux ont relevé le manque de succession dans la médecine généraliste, notamment dans le territoire rural. Si les rémunérations ne sont pas remises en question par les professionnels locaux, tous ont convenu des difficultés au niveau du recrutement des jeunes.
En effet, de nombreux jeunes considèrent l’exercice de la médecine générale comme « une punition », et la spécialité comme « l’excellence ». Une solution a été évoquée : faire comme en Angleterre, où les infirmières assistantes prennent en charge certains patients dont la prise en charge n’exige pas l’avis d’un médecin. Cette approche ne sera pas toutefois immédiatement applicable en France, et nécessitera en aval une éducation du patient.
De nouvelles solutions et aides à l’installation
Présenté en mois de mars dernier par l’ARS à Haute-Vienne, le Plan régional d’accès aux soins comportait deux dispositifs majeurs, à savoir les aides financières allouées aux médecins, et la télémédecine.
Le « Contrat aide installation médecin » prévoit alors le versement d’une aide d’un montant de 50 000 euros au jeune qui débute sa carrière. Le « Contrat de solidarité territoriale médecin » consiste à encourager l’exercice de l’activité à temps partiel (un minimum de 10 jours en soutien des autres pratiquants en zones sous dotées), faisant bénéficier d’une majoration de 10 % des honoraires pratiqués dans la zone concernée.
D’autres contrats de ce type sont également prévus afin d’encourager la participation et l’engagement des jeunes diplômés à intervenir de manière permanente ou ponctuelle dans les zones d’intervention prioritaire.
Divers dispositifs de télémédecine sont également proposés pour faciliter et encourager l’exercice de la fonction par les jeunes. À titre d’illustration, sur le site www.medelse.com, un professionnel de santé (médecin, chirurgien-dentiste, masseur-kiné, IDE…) peut trouver des offres de travail dans différentes villes ou régions de France, en quelques clics.
Sur cette plateforme, divers types de collaboration sont proposés : CDD, CDI, collaboration, remplacement libéral, reprise de cabinet, stage ou installation. Medelse est une plateforme de mise en relation de professionnels de santé, qui réunit aujourd’hui 22 000 professionnels libéraux. Les jeunes professionnels pourront alors y choisir un poste ou des missions ponctuelles qu’ils pourraient assurer dans diverses régions françaises. C’est le site de référence d’annonces medicales, avec plus de 6 000 annonces et des mises à jour quotidiennes.