L’apport en vitamine D pendant la grossesse limiterait le risque de fausse couche

La vitamine D réduirait les risques de faire une fausse couche : c’est ce que tendrait à démontrer les résultats d’une étude scientifique publiés dans la revue scientifique de renom « The Lancet Diabetes & Endocrinology ». Cette recherche menée sur 1 200 femmes pourrait apporter une évolution notable dans le domaine de la procréation, notamment pour les femmes qui ont déjà subi une ou des fausses couches.
 

Une série d’études sur le sujet

Diverses études réalisées dans le domaine de la procréation médicalement assistée ont montré que, avant de subir une fécondation in vitro (FIV), les femmes présentant des taux de vitamine D supérieurs avaient des taux de grossesse plus élevés que celles qui avaient des taux inférieurs en vitamine D.

Ces recherches ont fait savoir que les femmes aux taux de vitamine D élevés avaient 46 % de chance de mener une grossesse, et 34 % de chance d’obtenir un résultat positif suite à un test de grossesse (étude publiée en novembre 2017 dans Human Reproduction).

 

Des propriétés de fixateur de calcium et protecteur de la grossesse

Les études révélées dans la revue « The Lancet Diabetes & Endocrinology » ont apporté un nouveau progrès dans la connaissance que nous avons de la vitamine D. En effet, il se serait avéré qu’en plus d’assurer la fixation du calcium par l’organisme, la vitamine D contribuerait également à la protection de la grossesse, notamment suite à une fausse couche.

Les niveaux de vitamine D dans le sang de chacune des 1 200 participantes à l’expérience ont été mesurés avant la grossesse, puis à la huitième semaine de la grossesse. Les niveaux de vitamine D inférieurs à 30 ng/mL étant considérés comme insuffisants. Les résultats de l’expérience ont permis de constater que les participantes qui avaient des taux de vitamine D suffisants avaient 10 % de chances de plus de tomber enceintes que celles aux taux de vitamine D insuffisants.

Les femmes aux taux de vitamine D suffisants avaient également 15 % de probabilité de plus d’avoir une grossesse aboutie. Parmi les participantes qui sont tombées enceintes, une augmentation de 10 ng/mL de vitamine D avant la conception correspondait à une réduction de 12 % du risque de fausse couche. Toutefois, le lien n’a pas été fait par les chercheurs entre un taux de vitamine D très faible dans le sang à la huitième semaine de grossesse et les risques de fausse couche.

D’autres facteurs tels que des anomalies chromosomiques, l’infection parasitaire (toxoplasmose), la diabète de grosse ou encore la consommation de café et d’alcool favoriseraient également le risque de fausse couche durant la grossesse.

Source : Maman&Co
 

Des réserves à la prescription

Même si cette étude va dans le sens des études réalisées sur les femmes devant subir une fécondation in vitro (FIV), les chercheurs restent prudents concernant celles qui désirent tomber enceintes après une fausse couche. Ils ont précisé que d’autres études cliniques sont nécessaires avant de pouvoir conseiller une prescription de vitamine D pour augmenter les chances de tomber enceinte après une fausse couche.

Néanmoins, s’assurer des apports suffisants en vitamine D ne représente aucun risque. Pour cela, une prescription n’est pas toujours nécessaire, il suffit d’adapter l’alimentation en conséquence, et préférer les œufs, les produits laitiers, les sardines, le saumon, l’huile de foie de morue… de même que l’exposition au soleil, avec les mesures de sécurité qui s’imposent.

 

Vitamine D et compléments alimentaires

Si certaines futures mamans se tournent vers des compléments alimentaires pour augmenter les apports en vitamine D, les auteurs de l’étude ont réaffirmé l’importance de la réalisation d’autres tests avant de pouvoir confirmer les effets favorables de la vitamine D.

Par ailleurs, en juin 2017 dernier, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) a lancé une mise en garde aux femmes enceintes contre la prise de compléments alimentaires sans l’avis du médecin. En effet, des cas d’hypersensibilité génétique à la vitamine D pourraient provoquer une hypercalcémie. Même si ces cas restent très rares, la prudence est de mise.

Source :The Lancet