Déficience en vitamine D

Près de 80% de la population occidentale et même la majorité des personnes âgées souffriraient d’une carence en vitamine D, selon un rapport de l’Académie de Médecine Française (AMF). Et pourtant, cette vitamine est l’une des plus importantes dont notre corps a besoin, essentiellement pour notre métabolisme osseux. Comment expliquer de telles statistiques ? Quels sont les effets d’une déficience en vitamine D ? Mais surtout comment supplémenter la vitamine D ?

Pourquoi a-t-on besoin de la vitamine D ?

Notre organisme a besoin de plusieurs types de substances organiques pour son bon fonctionnement, notamment la vitamine D (VIT D). Celle-ci est indispensable pour le métabolisme osseux : la minéralisation des dents, la consolidation des os, et le renforcement des muscles. En même temps, le phosphore ainsi que le calcium sont mieux absorbés par l’intestin et plusieurs maladies graves sont traitées et/ou évitées comme l’ostéoporose, le cancer colorectal ou encore le cancer du sein.

Il existe deux formes de vitamine D, la vitamine D2 (ou ergocalciférol) et la vitamine D3 (cholécalciférol). Cette dernière est la plus importante, celle que l’on assimile d’ailleurs généralement à cette vitamine, car elle représente la quasi-totalité de nos apports en vitamine D (80 à 90%). Une fois les deux formes combinées, elles jouent un rôle essentiel dans le métabolisme de notre organisme. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande d’ailleurs d’en absorber une quantité suffisante à savoir 15 µg/jour pour les adultes et 10 µg/jour pour les bébés.

 

Les causes d’un déficit de vitamine

Paradoxalement, la vitamine D est la principale substance organique dont notre organisme a besoin, et pourtant c’est aussi celle qui nous manque le plus. Les principales personnes touchées par une carence en vitamine D sont :

  • Les personnes âgées ;
  • Les personnes qui ont un problème de poids (faible ou au contraire excès de poids) ;
  • Les personnes sous-alimentées (notamment dans les pays en voie de développement) ;
  • Les végétaliens ;
  • Les bébés/les femmes enceintes/les femmes qui donnent le sein et qui ne reçoivent pas de supplémentation en vitamine D ;
  • Les personnes à la peau foncée ou mate ;
  • Les personnes qui vivent dans les pays à faible ensoleillement, notamment sous des latitudes nordiques (comme en Amérique du Nord) ;
  • Les personnes qui s’exposent peu, ou pas du tout au soleil (par exemple les femmes entièrement voilées par conviction religieuse, les personnes qui souffrent de maladies de la peau comme le vitiligo).

Ces personnes manquent tout simplement d’exposition au soleil, la principale source de vitamine D. Cette « vitamine soleil » comment on l’appelle est également est présente dans plusieurs aliments comme le poisson principalement, la viande, les œufs, les laitages, les principaux aliments que ne consomment pas les végétaliens ainsi que les personnes sous-alimentées. Outre l’état de santé, les apports alimentaires et le taux d’ensoleillement (vêtements, zone géographique, brouillard, saison…), l’âge, le sexe ainsi que la pigmentation et l’épaisseur de la peau sont des facteurs déterminants dans le cadre d’un déficit en VIT D. Comme les écrans solaires, la pigmentation de la peau inhibe effectivement la synthèse de cette vitamine.

Par ailleurs, certaines maladies digestives peuvent être à l’origine d’une déficience notamment :

  • La maladie cœliaque (ou l’intolérance au gluten) : une maladie chronique de l’intestin ;
  • La mucoviscidose : une maladie génétique et héréditaire rare qui touche principalement le système digestif et les voies respiratoires ;
  • Une atteinte pancréatique ;
  • Une insuffisance hépatique ;
  • Une insuffisance rénale chronique ;
  • Une malabsorption intestinale de la vitamine D ;
  • Un cancer.

 

Effets de la carence

Un déficit en vitamine D provoque notamment la fragilité des os et des dents et donc des pathologies plus ou moins graves comme l’ostéoporose. Celle-ci désigne la perte de la résistance osseuse et touche principalement les personnes du troisième âge (plus de 65 ans). Elle se manifeste généralement par plusieurs fractures au niveau des os de la colonne vertébrale, des poignets et ceux de la hanche.

Ceux dont le taux de vitamine D est excessivement bas peuvent aussi souffrir d’ostéomalacie, une décalcification osseuse. Elle se manifeste le plus souvent chez les personnes âgées par des diarrhées fréquentes et violentes, des douleurs au niveau des os, du thorax et du dos, ainsi qu’une grande fatigue des muscles. Chez les patients les plus gravement affectés, cela se manifeste par un tassement de la colonne vertébrale.

Chez les enfants, une carence en VIT D provoque le rachitisme, une maladie des os croissants qui se manifeste par des retards de croissance et du développement ainsi que des troubles du sommeil. Les os et ses fontanelles (l’espace qui se trouve entre les os du crâne du bébé) sont par la même occasion anormalement constitués et mal soudés. C’est la raison pour laquelle les nouveau-nés qui sont nourris au sein de manière exclusive doivent recevoir une supplémentation en vitamine D, car le lait maternel n’en contient pas assez.

Par ailleurs, manquer de vitamine D peut être à l’origine de pathologies plus graves d’après plusieurs études épidémiologiques sur le sujet. Citons par exemple les maladies cardiovasculaires, l’hypertension artérielle, la sclérose en plaques (une maladie auto-immune chronique qui touche le système nerveux central), ou encore la polyarthrite rhumatoïde (une maladie articulaire inflammatoire et chronique). Cela peut également provoquer un cancer, comme celui du sein, du côlon ou de la prostate, sans oublier d’autres maladies chroniques comme le diabète de type 1.

Des études récentes ont relevé d’autres effets non négligeables :

  • L’augmentation du risque de chute ;
  • La dégradation des fonctions cognitives (mémoire, langage, attention, raisonnement…) surtout chez les femmes âgées ;
  • La sarcopénie : une diminution anormale de la force et de la masse des muscles ;
  • La dépression surtout en hiver ;
  • Le décès : plusieurs études sur le sujet ont conclu que le déficit en VIT D augmenterait le taux de mortalité. 57 000 individus ont par exemple fait l’objet d’une analyse qui a prouvé qu’un traitement entre 300 et 2000 UI par jour réduit le taux de décès de 7%.

 

Obtenir des apports en vitamine D

sources en vitamine D

Une exposition régulière au soleil

La carence en vitamine D touche 80% de la population occidentale et la quasi-totalité des personnes âgées, généralement à partir de 65 ans. Et pourtant, c’est aussi la carence la plus facile à prévenir, car il suffit d’une exposition quotidienne au soleil pour fabriquer suffisamment de réserves de vitamine D dont notre organisme a besoin. Le temps d’exposition dépend du taux et de l’intensité de l’ensoleillement de la région où l’on se trouve.

À Toronto par exemple, la capitale de la province de l’Ontario (Canada), on recommande de s’exposer au soleil 2 à 3 fois par semaine durant 10 à 20 minutes, entre 11h et 14h00, et sans protection solaire. À Boston, une ville dans le nord-est des États-Unis, 5 à 15 minutes suffisent, et 2 à 3 minutes d’exposition au soleil sont déjà largement suffisantes en Floride, toujours durant la même plage horaire (Source : étude de Pr Michael F. Holick, du Centre médical de l’Université de Boston). Rappelons-le, la pigmentation de la peau inhibe la synthèse de la vitamine D. Les personnes à la peau mate ou noire doivent donc s’exposer un peu plus longtemps au soleil afin de constituer des réserves suffisantes de vitamines.

Les aliments riches en vitamine D

En hiver ou dans les pays de latitude nordique, le taux d’ensoleillement est extrêmement faible. Pour faire le plein de vitamine D cependant, il existe plusieurs aliments qui en contiennent, principalement le poisson. Le poisson gras par exemple (saumon, sardine, anchois, truite, maquereau, hareng) en contient 100 à 300 UI, et l’huile de poisson 1000 à 2000 UI pour 100 g. D’autres aliments sont également riches en vitamine D comme les champignons de Paris, le jaune d’œuf cru, le foie de bœuf, la boisson de soya ou de riz enrichie, ou encore le lait de vache. D’ailleurs, pour couvrir les besoins nutritionnels de nourrissons, le lait a été enrichi en vitamine D depuis 1992.

Les compléments

Si ces solutions naturelles ne suffisent pas encore à couvrir les besoins en vitamine D d’une personne, celle-ci peut se faire prescrire un complément comme le Fultium D3. Vendu en gélules faciles à avaler et disponible en deux dosages, ce médicament contient du cholécalciférol (ou vitamine D3). Il s’agit de la molécule qui permet d’absorber correctement les phosphates et le calcium grâce à son action sur l’intestin. Les os recevront également suffisamment de nutriments pour assurer leur croissance. A titre indicatif, une gélule par jour, à avaler avec un verre d’eau, avec ou sans nourriture, suffit pour soigner et/ou prévenir le manque en vitamine D. Néanmoins, les doses et la durée du traitement doivent toujours être données par son médecin, car cela dépend de l’état de santé de chaque patient.