Déserts médicaux : le gouvernement dévoile son plan d’action
« Prendre le sujet des déserts médicaux à bras-le-corps ». C’est en ces termes que la ministre de la Santé Agnès Buzyn compte mener son plan d’action, baptisé « Ma Santé 2022 », afin de résorber les déserts médicaux en France.
La situation en quelques chiffres
Aujourd’hui, avec 226 000 professionnels de santé, 8 millions de Français vivent toujours dans un désert médical. Ils ne peuvent consulter en moyenne un praticien que deux fois par an, et un rendez-vous chez l’ophtalmologue n’est possible qu’après 80 jours. Autre chiffre marquant, 4,4 % de la population demeure à plus de 45 minutes d’un cabinet médical (pédiatrie, ophtalmologie, gynécologie ou psychiatrie confondues).
Le Conseil national de l’Ordre des médecins précise également que dans certaines régions 5 médecins sont amenés à couvrir des territoires de 10 000 habitants. Symbole du déséquilibre, dans d’autres lieux et pour le même effectif de population l’on recense plus de 30 médecins. Selon le ministère de la Santé, 11 329 communes françaises (1 commune sur 3) sont dépourvues de médecins généralistes. Parmi les causes de ce déclin, le manque de renouvellement. 8 000 nouveaux praticiens s’établissent chaque année, alors que plus de 7 000 professionnels partirons en retraite d’ici 2024.
La réponse du gouvernement
Le plan d’action sera examiné en projet de loi en juin au Sénat. La ministre Agnès Buzyn compte en effet repenser le système de santé face au changement de génération des professionnels médicaux. L’objectif est de doubler d’ici 2022 le nombre de centres de santé.
- Instaurer un système d’exonération de la cotisation retraite
- Rendre l’exercice médical plus attractif pour les jeunes
- Organiser les tâches afin de libérer du temps pour d’autres patients
- La télémédecine pour un accès aux soins de proximité
Le gouvernement incite ainsi les praticiens actifs à exercer quelques années de plus après leur départ légal à la retraite.
Selon les résultats d’une enquête réalisée auprès des jeunes médecins, seuls 3 % acceptent d’exercer isolément. La plupart souhaitent travailler en libéral tout en exerçant à l’hôpital.
Cette disposition permettra entre autres de former des assistants médicaux ou des infirmiers en pratiques avancées. Mais, elle propose également la réalisation des vaccinations directement en pharmacie. À terme, cette mesure compte libérer 3 millions de consultations, ou l’équivalent de 800 médecins généralistes.
Cette nouvelle pratique de soins à distance constitue une alternative durable au problème d’éloignement. Plus de 11 500 téléconsultations ont déjà été réalisées depuis. Si le recours à la télémédecine reste pour le moment à la marge, elle demeure une avancée significative dans la prise en charge rapide des patients.