L’angine est une maladie inflammatoire de la gorge qui agit principalement sur les amygdales. Elle est généralement bénigne, mais cela n’exclut pas les complications bien que celles-ci soient rares. Ces inflammations peuvent toucher tout le monde, du bébé de plus de 2 ans aux adultes de moins de 40 ans. Elle est toutefois à différencier de l’angine de poitrine qui désigne une forte douleur au milieu du thorax.

L’angine, de quoi s’agit-il ?

Lorsqu’on parle d’ « angine », on pense immédiatement à cette inflammation d’origine infectieuse de la gorge, plus précisément de la région oropharyngée. Ce terme est utilisé lorsque la maladie touche principalement les amygdales (amygdalite). En revanche, on parle de pharyngite lorsque toute la muqueuse est atteinte. Cette pathologie est toutefois à exclure de l’angine de poitrine qui est une maladie cardiovasculaire.

En effet, l’angine de poitrine est comme son nom l’indique une douleur que l’on ressent au niveau du thorax, derrière le sternum, et qui s’étend parfois même au niveau de l’estomac. Également appelée « angor », elle apparaît généralement suite à un état de stress ou durant un effort physique, mais disparaît après s’être reposé, même après une petite pause de 5 minutes.

En France, l’angine concerne environ 8 millions de personnes chaque année et apparaît principalement en hiver à cause du « coup de froid ». Les enfants sont les plus touchés durant cette période de l’année, même si la maladie peut aussi survenir à tout moment. Cela ne dure généralement que moins de 10 jours, puisqu’au-delà, il peut s’agir d’une angine chronique (2 à 3 épisodes sur deux ans) nécessitant parfois l’ablation des amygdales.

L’angine de poitrine touche en revanche davantage les personnes âgées : 12 à 14% de la gent masculine de 65-85 ans, et 10 à 12% de la gent féminine de cette même tranche d’âge, l’âge étant un des principaux facteurs de cette maladie. D’ailleurs, elle est généralement liée aux maladies cardiovasculaires, dont les risques sont plus importants chez l’homme après 50 ans et chez la femme après 60 ans.

 

Les origines

Lorsqu’on parle d’angine, elle ne peut être que virale (dans la majorité des cas) ou bactérienne (avec prépondérance des complications). Les principaux virus impliqués sont notamment les adénovirus, le virus respiratoire syncytial, la coxsackie, les virus influenza ou encore parainflurenza de la grippe. Lorsqu’il s’agit d’une angine bactérienne (20% des diagnostics), les streptocoques bêta-hémolytiques du groupe A (SGA) sont les bactéries les plus impliquées dans cette maladie (25 à 40% des cas chez l’enfant). Il existe également d’autres bactéries qui peuvent la provoquer, mais cela reste très rare : les streptocoques bêta-hémolytiques des autres groupes (C, G, E, F), les Chlamydia pneumoniae, les gonocoques, ou encore les Haemophilus influenzae.

Qu’elle soit d’origine virale ou bactérienne, l’angine s’attrape via des virus ou bactéries présents dans l’air, sur des objets souillés ou sur le corps d’une personne malade (par contact physique). On peut notamment l’attraper lorsqu’une personne contaminée éternue ou tousse ou que l’on touche par exemple des mouchoirs, un téléphone, des vêtements, des jouets ou d’autres objets souillés par les sécrétions de la gorge ou du nez de cette personne.

Pour ce qui est de l’angine de poitrine, elle est due à un stress, une forte émotion, un effort important (marche rapide, contre le vent/ en côte/par temps froid) ou toute situation intense (comme la digestion d’un gros repas) où le cœur fonctionne plus que d’habitude. Résultat : une artère coronaire rétrécit d’au moins 50%, réduisant ainsi l’apport en oxygène du muscle cardiaque. Dans le jargon médical, on parle d’athérosclérose, la cause de l’angine de poitrine dans 90% des cas. Les artères perdent de leur élasticité à cause de la dégénérescence fibreuse des artères (la sclérose).

Parallèlement, des plaques de lipides apparaissent progressivement et viennent se déposer sur la paroi des artères, ce qui peut entièrement obstruer le vaisseau sur le long terme. Pour les 10% restants, une angine de poitrine peut être liée à d’autres affections comme une hypertension artérielle sévère avec un impact sur le cœur, la maladie du myocarde (myocardiopathie) ou encore des lésions des valves cardiaques.

 

Les principaux symptômes

Les symptômes de l’angine sont complètement différents de ceux d’une angine de poitrine et se manifestent en fonction de l’agent pathogène (virus ou bactérie) ainsi que de l’âge du patient. Dans un cas général, la maladie se reconnaît à travers des douleurs et des gênes de la gorge qui deviennent plus sensibles lors de la déglutition (odynophagie). Le sujet a la fièvre, ses amygdales augmentent de volume et deviennent plus rouges qu’à la normale, avec ou sans enduits blanchâtres ou vésicules, etc. Les ganglions lymphatiques sont souvent gonflés et douloureux (adénopathies satellites cervicales). D’autres symptômes plus rares peuvent s’y ajouter, notamment la toux, l’écoulement du nez, des éruptions cutanées, une gêne au niveau de la respiration et des douleurs abdominales.

Il a été confirmé qu’en plus de ces signes communs, l’angine d’un patient est virale si celui-ci souffre en même temps d’une inflammation oculaire telle que la conjonctivite, d’une bronchite, d’une toux, d’une rhinite ou encore lorsque ses ganglions se situent à la partie arrière de sa gorge. Les angines bactériennes ne doivent pas non plus être confondues trop longtemps avec une angine virale puisqu’elles sont plus porteuses de complications. Induite par le bacille de Klebs-Löffler, une angine bactérienne s’accompagne d’une diphtérie et induite par les streptocoques bêta-hémolytique du groupe A (SGA), et peut aboutir à un rhumatisme articulaire aigu (RAA). Globalement, une angine d’origine bactérienne se reconnaît en cas de fièvre brutale en début d’infection, de caractère épidémique, de douleurs très intenses au niveau des amygdales et du pharynx, qui prennent un aspect extrêmement rouge.

Si l’angine se manifeste surtout au niveau de la gorge, l’’angine de poitrine, elle, provoque plusieurs sensations gênantes, voire angoissantes, comme un serrement intense au niveau du thorax. Bien que cela soit rare, des douleurs angineuses peuvent également se ressentir au niveau de l’estomac, des membres supérieurs (cou, bras), des épaules et même de la mâchoire. L’angor, comme on l’appelle également, disparaît toutefois rapidement lorsqu’on interrompt l’activité qui en est à l’origine ou après avoir pris un traitement adapté.

 

Les traitements de chaque maladie

L’angine doit être traitée en fonction de son origine. Lorsqu’elle est due à un virus, le médecin prescrit des médicaments qui soignent les symptômes, donc qui atténuent les douleurs et qui réduisent notamment la fièvre. Solutions pour gargarisme, spray, pastilles à sucer, antalgiques et antipyrétiques permettent d’y arriver. Les antibiotiques sont effectivement inefficaces contre les virus. En revanche, en cas d’angine bactérienne, un traitement à temps avec des antibiotiques à base de pénicilline ou d’amoxicilline, ou en cas d’allergie de céphalosporine par voie orale, suffit pour guérir la maladie et éviter les complications.

Lorsqu’il s’agit d’un angor, Il est avant tout conseillé d’arrêter la douleur dès son apparition. Voici ce qu’il faudra faire : cesser tout effort intense, se relaxer, respirer profondément, et éventuellement s’allonger si le malade ressent le vertige. Il existe également une autre solution qui permet de soigner la maladie : le recours aux médicaments. Dans ce cas, le médecin prescrit la trinitrine, à administrer sous la langue. Ce médicament permet d’irriguer suffisamment le cœur par les artères coronaires en les dilatant.

Autre solution médicamenteuse : l’Amlodipine ou Istin (la version générique d’Amlor). Cet antagoniste calcique permet de contrôler l’hypertension artérielle ainsi que les douleurs cardiaques, y compris les symptômes de l’angine de poitrine. Le muscle cardiaque reçoit effectivement plus d’oxygène, car le muscle lisse vasculaire se relaxe, réduisant ainsi toute résistance périphérique et améliorant l’apport sanguin vers le cœur. Associée à une bonne hygiène de vie, ces traitements permettent d’éviter toute récidive et complication comme les troubles du rythme cardiaque ou encore l’insuffisance cardiaque.

 

L’angine de poitrine, une maladie facile à éviter

Outre l’âge et les antécédents familiaux, il existe plusieurs facteurs de risques indispensables à connaître pour prévenir l’angine de poitrine :

• Le surpoids (indice de masse corporelle ou IMC supérieur à 25) ;
• L’obésité (IMC supérieur à 30) ;
• Le diabète (taux de sucre dans le sang ou glycémie supérieur à 1.26 g/l à jeun) ;
• Un taux élevé de mauvais cholestérol : il est ainsi conseillé d’éviter la sédentarité, une alimentation trop grasse, le surpoids ou l’obésité ;
• L’alcool : si pour les femmes, la quantité maximum de verre de vin à consommer quotidiennement est de deux verres, elle est de trois verres pour les hommes ;
• Le tabagisme : c’est l’un des premiers facteurs qui provoque des troubles du rythme cardiaque et des caillots et qui réduit les artères. Fumer abime également progressivement les artères sur le long terme ;
• L’hypertension artérielle (HTA) : elle se présente en deux chiffres : la pression systolique (chiffre supérieur) et la pression diastolique (chiffre inférieur). Si la première est supérieure à 14 cmHg (140 mmHg) et que la seconde est supérieure à 9 cmHg (90 mmHg), il s’agit bien d’une hypertension artérielle.

Des mesures très simples peuvent ainsi être adoptées au quotidien pour éviter une angine de poitrine. Il faudra par exemple manger sain et équilibré au quotidien et à des heures régulières en évitant une alimentation trop grasse (aliments frits, en sauce…) ainsi que les plats industriels (préparés) qui sont souvent trop salés, sucrés et gras. Parallèlement, il est conseillé de privilégier les fruits et légumes, le poisson ainsi que les viandes blanches et d’éviter de consommer trop de viandes rouges. Enfin, le grignotage n’est pas non plus recommandé.